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La malédiction du Trône écarlate

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La malédiction du Trône écarlate - Page 2 Empty Re: La malédiction du Trône écarlate

Message  Nigel Loring Lun 21 Jan - 5:23

Voilà, je viens - enfin - de finir la toute première partie, qui s'arrêtait à la mort de Gaedren. C'était mi-septembre, et depuis on a fait une partie par semaine. Comme je le disais plus tôt, je sens que ça va être long ^^. (Youpi !!)

Pour la petite histoire Momo (mon copain) avait pas pu venir à la première partie, à l'époque il bossait à 6h du mat le lendemain. J'y étais allée toute seule et j'ai pas vu le temps passer. J'ai regardé l'heure à 5h et j'ai du partir en catastrophe pour lui ramener la voiture pour qu'il puisse aller au taf. Du coup le meujeu a carrément squeezé le combat contre Gaedren, j'ai du inventer toute cette partie.

La partie suivante Momo jouait lui aussi, donc le MJ a légèrement modifié la fin pour intégrer son perso. Depuis l'équipe n'a pas bougé. Le perso de l'elfe a subi quelques changements au début pour se stabiliser dans la version que je vous ai décrite ici.

Si j'ai du broder autour des passages dont je ne me souvenais plus très bien (notamment le tirage des cartes), la plupart de l'histoire racontée ici suit scrupuleusement le déroulement de la partie : le coup de la porte que personne ne se souvient d'avoir fermé chez Zellara (une idée du MJ), l'inquisiteur qui se casse la gueule dans la cuve de mixture de poisson et qui en vomit (suite de jets de dés ratés), le déroulement du combat en général, le chien qui aboie alors que ma perso essaie d'écouter, ...
Bref, plein de bons souvenirs et de franches parties de rigolade.

Nigel Loring

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Message  HannibalaTor Lun 21 Jan - 11:55

Hello Nigel,

Merci pour cette formidable première partie. Et ravi que ce sagouin de Lamm ait été cloué contre une planche :p
J'attends les autres parties avec une impatience que tu connais maintenant.

Et les autres p'tits loups, n'hésitez pas à commenter la jolie plume de notre amie Nigel, foutrebleu !

Je vous fais des bibis.

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Message  Nigel Loring Sam 26 Jan - 6:10

C'est un bon moment pour développer quelques points pittoresques de la ville. Korvosa a une identité bien propre qui fait tout son charme (ou pas).

1) SES PIGEONS ... PARTICULIERS

Le ciel de Korvosa connait des pigeons un peu spéciaux, qui fonctionnent comme des pigeons normaux, à la différence près qu'on évite de trop les incommoder. En effet, les pigeons en question sont les pseudos-dragons d'un côté, et les diablotins de l'autre. Quand on dit "d'un côté" et "de l'autre" ce n'est pas juste une figure de style. Les deux espèces ne peuvent pas se supporter et s'écharpent régulièrement, c'est même un de leur passe-temps favori.

Les pseudos-dragons portent bien leur nom. Ils font partie de la même famille que les colossaux et (à juste titre) redoutés dragons, fléaux de ce monde, sauf que ... ils ne dépassent jamais la taille d'un chat. Le pseudo-dragon est un peu au dragon ce que l'anchois est au grand requin blanc. Ils ont toutefois quelques aptitudes qui font qu'on évite de leur manquer de respect. Car ces bestioles sont intelligentes et peuvent tenir une conversation sur n'importe quel sujet, comme le premier tavernier que vous croisez. Conversation qui se fera dans votre tête puisqu'ils peuvent user de télépathie. Les sons qu'ils émettent sont un assortiment de sifflements, grognements et autres bruits typiques d'animaux. Ils ont un don particulier pour se cacher et se fondre dans le paysage qui sert grandement leur nature taquine. Pour se défendre ils sont au moins aussi griffus et dentus qu'un chat de mauvais poil, et en cas de vrai danger ils se servent du dard empoisonné de leur queue pour endormir les indésirables. Fort heureusement ils sont de bonne composition et abusent seulement de leurs pouvoirs contre ceux qui leur causent réellement du tort, ou quand on froisse trop leur ego (ils sont de la même famille que les dragons, quoi, ça mérite le respect).


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Un pseudo-dragon


Les diablotins, comme leur nom l'indique également, font partie de la grande famille des diables. Ils en ont le sadisme né mais, heureusement, sont les plus faibles d'entre eux. La plupart proviennent des exercices d'invocation et de contrôle ratés des élèves de l'Academae (la plus grande et plus réputée école de magie de la ville, spécialisée en invocation) et se sont échappés. Physiquement ils partagent pas mal de points communs avec leurs ennemis jurés : globalement même taille, des ailes, le dard empoisonné. Ils sont suffisamment intelligents pour ne pas laisser libre cours de façon trop voyante à leur nature infernale, et évitent ainsi d'être déclarés officiellement nuisibles par la ville. Ils s'arrangent pour causer des problèmes indirectement en manipulant les esprits faibles grâce à leurs pouvoirs magiques, puis se rendent invisibles pour profiter tranquillement du spectacle. Ils ont également le pouvoir de se transformer en certains animaux ; si un rat ou un corbeau vous regarde bizarrement dans la rue, méfiez-vous. Certains acceptent de devenir le familier de mages puissants de l'Academae.


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Un diablotin


Les pseudos-dragons et les diablotins se battent régulièrement. Généralement ça reste au niveau du cassage de gueule en règle quand un individu isolé a le malheur de tomber sur un petit groupe d'en face. Sauf un fois par an environ, où se déroule une véritable guerre dans les cieux de la ville. Des centaines voire milliers de ces bestioles s'affrontent, et le lendemain on nettoie les rues des cadavres qui sont tombés pendant la nuit, un peu comme après le passage d'une pluie de grenouilles.


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Et la guerre entre les deux espèces dans le ciel de Korvosa
En arrière-plan : le château de Korvosa, sur l'ancienne pyramide protégée par les Shoantis


En termes de règles les pseudos-dragons sont neutres bons, les diablotins loyaux mauvais. Les deux sont de base plus puissants qu'un bête humain, ce qui fait qu'on évite de les chatouiller.


2) SON SYSTÈME DE NETTOYAGE DES ÉGOUTS SOPHISTIQUÉ

La ville est en partie construite sur les ruines des anciennes bâtisses et des galeries creusées par les rats-garous. Les caveaux et tombeaux de Grisaille, le quartier du cimetière, complètent le réseau. Le tout forme un système d'égouts efficace qui se jette dans le fleuve. Pourtant tout ceci est insuffisant pour traiter les déchets des 18000 habitants que compte Korvosa. Il y a quelque temps, des esprits éclairés ont eu l'originale idée de compléter le dispositif à l'aide d'une créature préposée au nettoyage, j'ai nommé l'otyugh.

L'otyugh est à première vue un machin invraisemblable, à l'allure générale vaguement impie et blasphématoire. La tératologie le classe dans la grande et bordélique famille des aberrations. Imaginez un corps de la taille approximative d'une vache, trois pattes, trois tentacules épais avec au bout ... des dents pour deux d'entre eux et des yeux pour le troisième. Une seule bouche, curieusement ; béante et hérissée de crocs aiguisés. Notez, les aberrations ne sont généralement pas à une curiosité près. Le plus surprenant reste peut-être leur intelligence relativement développée, qui leur permet de s'exprimer sous forme de "mangeeeeeer", "faiiiiim" et autres onomatopées associées. Leur appétit est insatiable et leur définition de "mangeable" extrêmement vaste. Ceci, conjugué au fait que leur mémoire se limite à la dernière dizaine de minutes, fait qu'ils passent le plus clair de leur temps à chercher de la nourriture. Ils vivent généralement dans des grottes, caves et souterrains abrités de la lumière. Leur méthode de chasse consistant à se cacher et attendre qu'une proie passe à proximité étant assez limitée, ils font de bons charognards. Enfin, si leur régime alimentaire les immunise contre toute maladie, les blessures qu'ils infligent s'infectent systématiquement et ont une fâcheuse tendance à propager la fièvre des marais.


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Le nouveau préposé aux égouts


Les otyughs ont été introduits volontairement dans les égouts de Korvosa afin de nettoyer ces derniers. Cette activité étant considérée à risque (rats-garous, morts-vivants divers s'étant échappés de Grisaille, coupe-gorges, gaz toxiques, etc ...) ces bestioles offrent une bien meilleure résistance que les équipes d'égoutiers qu'il fallait renouveler régulièrement. Tuer un otyugh sans être en état de légitime défense est interdit par la loi de Korvosa, pour dégradation de bien appartenant à la ville.


3) SON VENGEUR MASQUÉ LOCAL

Blackjack est une énigme à Korvosa. Il est le héros de la ville, un redresseur de torts apprécié par la majorité de la population. Masqué et tout de noir vêtu il déboule d'on ne sait où, accomplit ses hauts faits tout en tenant les méchants ou ceux qui veulent l'arrêter en respect avec sa rapière, puis repart vers sa cachette, insaisissable. Il dévoile les affaires louches de marchands véreux, épingle des magistrats corrompus, arrête des criminels, le tout en épargnant souvent la vie de ses victimes.

Blackjack sévissant depuis plus de deux cents ans, les théories les plus farfelues courent à son sujet. Un elfe ? Une lignée de bretteurs au grand cœur ? Un esprit de la ville ? Personne ne le sait. Certains prétendent l'avoir vu saigner. Toujours est-il qu'il ne s'est jamais fait capturer, et que même les moyens magiques d'espionnage les plus éprouvés ont échoué.

Ses apparitions sont rares et ne suivent aucune chronologie précise. Il peut disparaître de la circulation pendant plusieurs décennies pour intervenir plusieurs fois en peu de temps. Au moment où se déroule l'histoire sa dernière apparition remonte à une dizaine d'années.


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Blackjack (au premier plan) en pleine action

Nigel Loring

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Message  Nigel Loring Dim 17 Fév - 7:40

Les compagnons continuaient à descendre l'avenue, encadrant les enfants effrayés. L'agitation s'intensifiait dans les rues. A un croisement, ils aperçurent vers l'Est la place de la citadelle de la garde, où une émeute faisait rage. Le bruit de la foule et le fracas des armes leur parvenait jusqu'ici. De temps à autre, des détonations d'origine magique accompagnaient le vacarme.

Un peu plus loin, trois hommes patibulaires entreprirent de défoncer la porte d'un magasin avec enthousiasme. Voyant cela, l'inquisiteur ne put s'empêcher d'aller à leur rencontre, prêt à dégainer son épée.
"- Dites-donc, je peux vous aider, peut-être ?!" Les trois hommes se retournèrent vers lui, l'air mauvais.
"- Qu'est-ce tu nous veux, toi ... oh, pardon, monsieur l'inquisiteur", ironisa l'un d'eux en se redressant. Des dagues apparurent, un des malandrins commençait à contourner Richard qui tira son épée.
"- Écoute papy, te mêle pas de ..." le meneur s'interrompit et concentra son regard vers les toits. "Ah ! Grossière diversion", pensa Richard avant qu'un homme s'écrase sur les pavés avec un bruit mat, une douzaine de pas plus loin. Une fraction de seconde plus tard, une forme énorme s'abattait sur les deux truands, frôlant Richard et défonçant la porte au passage.
"Ouh putain !!" Sentant le vent tourner, le dernier malandrin prit la fuite. Herdinger contemplait la forme inerte au sol : un hippogriffe aux couleurs de la compagnie Endrin, criblé de carreaux d'arbalète ; l'homme tombé un instant plus tôt était certainement son cavalier.

La voix de Goren le tira de ses pensées.
"- Richard !! Grouille, on a pas le temps !
- Écoute, je sais bien que c'est ton boulot et tout", enchaina Martha quand il revint vers eux, "mais on a cinquante gamins à ramener entiers à l'orphelinat. Si on s'arrête toutes les deux minutes on sera jamais rendus. Faut qu'on choisisse nos priorités.
- Euh ... quarante gamins" la corrigea Goren, jetant un regard soucieux vers le groupe d'enfants qui avait sensiblement diminué.
"- Quoi ?!
- Je crois que les plus grands ont déjà profité du bordel pour se faire la malle ... faut qu'on se dépêche, sinon y aura plus personne à l'arrivée.
- Merde. Bon allez hop, c'est parti, au trot. On décolle !
- Vers les hauteurs", indiqua l'inquisiteur, "en espérant qu'il y ait moins d'agitation qu'ici."
Comme un peu partout, les hauteurs de Korvosa étaient réservées aux nobles et aux riches. Les rues y étaient plus larges, plus propres et évidemment plus sûres.

Le groupe se remit en marche vers l'Ouest, au rythme des enfants les plus affaiblis, malades ou blessés pour certains d'entre eux.
"- La ville est devenue folle," reprit Richard pendant qu'ils se frayaient un chemin dans la rue, "il y a des tireurs embusqués sur les toits, qui visent les rangers ...
- J'ai vu ça." Craig avait le visage toujours aussi fermé, le regard dur. Richard l'observa à la dérobée ; sa détermination semblait inversement proportionnelle à son expressivité.
Un gong mal accordé et des déclamations attirèrent leur attention. Sur une petite place devant eux, un attroupement de badauds buvait les paroles d'un vieillard au regard fou, un rideau arraché jeté en travers à la façon d'une toge pour seul vêtement. Il frappait sur une grosse casserole en fonte à l'aide d'une louche et criait de sa voix éraillée :
"La malédiction du Trône Écarlate s'est abattue !! Tremblez, pauvres mortels, car les jours sombres arrivent ! Le roi a été assassiné, victime de la malédiction !!"
Le groupe n'y prêta pas attention et poursuivit sa route. La suite n'était qu'une déclinaison à l'infinie de ces thèmes éculés. Martha leva les yeux au ciel. Il suffisait de changer trois mots à chaque phrases et on pouvait tenir une foule pareille en haleine pendant une heure. Plus on avait l'air allumé et mieux ça marchait. Restait plus qu'à espérer qu'à court d'inspiration il résiste à la tentation de pousser les habitants à prendre les armes.

La route devint plus aisée en arrivant dans les quartiers riches. Des patrouilles de la garde arrivaient tant bien que mal à contenir les fauteurs de troubles qui avaient l'audace de s'aventurer jusqu'ici. Au détour d'une rue ils tombèrent sur deux chevaliers de la Pointe qui hachaient avec le professionnalisme propre à leur ordre ce qui semblait être des pillards à terre. Les soldats ne leur accordèrent pas la moindre attention alors qu'ils pressaient les enfants de changer de côté et finirent méthodiquement les voleurs à grands coups d'épées avant de poursuivre leur chemin. Les larges avenues des hauteurs étaient plutôt désertes ; au loin, les clameurs ne faiblissaient pas et des colonnes de fumée provenant de différents quartiers commençaient à obscurcir sérieusement le ciel étoilé.

La troupe bifurqua à nouveau plein Sud. Richard aperçut la silhouette massive du Panthéon se dessiner au loin ; le quartier de Rive Sud semblait épargné par les troubles. Avant qu'il n'ait le temps d'éprouver le moindre soulagement, des bruits de courses et des cris attirèrent de nouveau son attention. Au croisement suivant, ils en découvrirent rapidement l'origine : un jeune noble était en train de se faire passer à tabac par six hommes d'origine visiblement plus modeste. Les insultes et les quolibets pleuvaient autant que les coups sur le malheureux tandis que le groupe passait son chemin. Martha, surveillant Herdinger, maugréait : celui-ci ne perdait pas une miette de la situation, hésitant. "Dix contre un qu'il ne va pas pouvoir s'empêcher d'y aller", pensa-t-elle. Entretemps les agresseurs avaient coincé leur victime à terre, lui tenant un bras, pendant qu'un des leurs avait sorti une hachette de sous son manteau. C'en fut trop pour l'inquisiteur qui tourna les talons et revint à grand pas vers eux, l'épée au clair. Bingo. Martha poussa un juron. Le nombre de leurs protégés avait continué à fondre pendant tout le chemin sans qu'ils puissent s'en apercevoir (les bourriques étaient doués à ce petit jeu !), et ils n'en avaient plus qu'une bonne vingtaine sous les yeux. Autour, des ombres menaçantes s'activaient ça et là ; visiblement la garde n'était pas aussi présente ici qu'un peu plus haut. Ou peut-être leur avait-on réglé leur compte ?
"- Richard, merde !! On a pas le temps ! Et les gosses ?!"

Mais celui-ci ne l'écoutait déjà plus. Il repéra rapidement le meneur de la bande, le type avec la hachette. Ils étaient nombreux, peut-être que d'autres étaient également armés. Il faudrait être prudent sur ce coup, ils pourraient facilement le déborder.
"- Ça suffit ! Laissez cet homme immédiatement !" beugla Herdinger en s'approchant. Les autres marquèrent un temps d'hésitation, regardèrent leur ami. Ils n'étaient visiblement pas habitués à faire face à l'autorité, armée qui plus est. L'homme à la hachette essaya tant bien que mal de garder sa contenance devant l'inquisiteur.
Richard était habitué à lire l’attitude des gens, cela faisait partie de son métier d’inquisiteur. Il voyait son assurance fragile, rien à voir avec les truands qu’ils avaient croisés un peu plus tôt. Ceux-là devaient être de simples citoyens mûs par un esprit revanchard et qui profitaient des émeutes pour laisser libre cours à leurs bas instincts. Il voyait également sa fierté et les regards de ses compagnons braqués sur lui. Cet idiot bombait le torse, il n’accepterait pas de perdre la face devant eux. Il tenta la diplomatie.
"- Messieurs, lâchez cet homme sur le champ, et rentrez chez vous ! Les chevaliers infernaux ont ordre de mater les fauteurs de trouble, pas moi. Ne m’obligez pas à user de la force contre vous.
- Non, c'est toi qui va faire demi-tour et repartir d'où tu viens. D'ailleurs y a tes potes qui t'appellent, eux ils ont pas l'air chaud pour se battre. Lui il repartira pas avec son bras, qu'ils voient ce que ça fait, ces nobles, quand le peuple est en colère." Les autres hochèrent la tête et approuvèrent.
Crétins. Prêts à sortir la première excuse qui leur passe par la tête pour justifier leur propre barbarie. Difficile de négocier avec des abrutis qui préfèrent leur ego à leur intégrité physique. Nouvelle tentative, nouvel échec.

Un peu plus loin, les quatre nouveaux compagnons observaient la scène, prêts à intervenir si la situation dégénérait, tout en continuant doucement à avancer et en gardant tant bien que mal un œil sur les orphelins : tentatives de dialogue, les hommes ne reculent pas ... ça devient tendu, Richard se met en garde ; ah, l'homme à la hachette donne un grand coup, paré par le bouclier ... Richard contre-attaque, ouch !! Elle a pas du faire du bien celle-là ...

La hachette rebondit sur les pavés en tintant ; l'homme recula en se tenant les côtes qui saignaient abondamment. Herdinger en profita pour mettre fin au combat en tentant d'intimider ses comparses.
"Partez, MAINTENANT !!" Ils ne se firent pas prier et détalèrent aussi vite qu'ils le pouvaient en soutenant le blessé.
Richard aida le jeune noble à se relever. Celui-ci bégaya quelques remerciements puis se présenta :
"- Amin Jalento, de la maison Zenderholm.
- Enchanté, Seigneur Jalento. Si vous le permettez, je vous conseillerais de ne pas arpenter la ville seul ; comme vous avez pu vous en apercevoir, les rues ne sont plus sûres. Voulez-vous nous accompagner ?
- Eh bien, ça me paraît fort raisonnable ... où allez-vous ?
- A Rive Sud, confier ces orphelins à Abadar.
- Très bien, je vous suis."

Martha dévisageait le noble pendant qu'ils revenaient vers eux. Grand, digne (à la limite du pédant, pile comme elle les aimait), il ne pouvait s'empêcher de remettre de l'ordre dans sa chevelure blonde et ses riches atours. Les habitudes ont la vie dure, pensa-t-elle ; il avait failli repartir avec un bras en moins il y a une minute mais redevenir présentable occupait maintenant toutes ses pensées. Amin ne put retenir une grimace de dégoût en regardant les enfants et se garda bien de s'approcher d'eux de trop près. Il salua brièvement les autres d'un signe de tête.



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Amin Jalento, noble de Korvosa


Contrariée, Martha grommelait discrètement. Elle ne pouvait tout de même pas engueuler Richard d'avoir défendu l'autre nobliau, celui-ci était foutu de mal le prendre. C'est fou ce que c'est susceptible, ces bêtes là. Pas qu'elle ait spécialement quelque chose contre lui, mais ils avaient autre chose à faire dans l'immédiat. Elle reporta son attention sur les orphelins. Il y en avaient quelque-uns qui étaient blessés et boitaient ; mine de rien la marche depuis la pêcherie avait été éprouvante, et la fatigue se faisait durement sentir.
Une idée lui traversa la tête. Puisque leur distingué invité les avait ralentis, il pourrait bien leur filer un coup de main en contrepartie. Si chacun des adultes prenait un des blessés ils arriveraient plus vite à l'orphelinat. Sauf elle évidemment, puisqu'elle était plus petite et tout aussi menue que la plupart d'entre eux. Ni une ni deux elle pris un enfant par la main et le colla dans les pattes du seigneur Jalento. Avec sa diplomatie naturelle, elle lui lança :
"Tiens, porte-le, on ira plus vite."
Amin eut un mouvement de recul et se drapa aussitôt dans sa dignité.
"Je ... je vous demande pardon ?! Certainement pas !! Qui êtes-vous pour me donner des ordres ainsi ?"
Richard se hâta de les rejoindre et tenta de calmer le noble, mais ses excuses n'eurent aucun succès. Amin Jalento reparti droit comme un piquet en pestant après la goujaterie de la gnome.

On percevait encore ses "Quelle folle !" et autres "Ça va pas, non ?!" quand Richard se tourna vers Martha, l'air désapprobateur. Celle-ci soutint son regard sans sourciller, avant de lâcher :
" - Ah, c'est bon, je pensais qu'on irait plus vite en portant les gamins boiteux, c'est pas la peine de me regarder comme ça.
- Mais fallait pas lui demander à lui ! Et pas comme ça !! Tu m'étonnes qu'il soit parti ...
- De quoi ? Tu lui as sauvé son bras - au moins -, il peut bien faire un ptit effort pour nous non ? C'est pas la mort, porter un gosse.
- Mais faut y aller avec du tact, on donne pas des ordres à un noble comme on le fait avec n'importe qui !
- Tu parles !! C'est qu'il voulait pas nous aider, ouais. Tu l'as pas vu faire sa gueule de dégoûté ; môssieur est trop délicat pour toucher un répugnant gamin des rues. De toute façon s'il préfère risquer de retomber sur les autres connards et perdre son bras plutôt que de supporter l'odeur de poisson pendant un quart d'heure et s'abaisser à aider un gamin blessé c'est qu'il est con, et ça j'y peux rien.
- Ben voyons. En fait tu peux pas piffrer les nobles et tu t'es empressée de l'emmerder.
- Quoi ?!! J'avais rien contre lui au début, mais ...
- On s'en fout, putain !!! On règlera ça plus tard !"
La gnome et l'inquisiteur se tournèrent vers l'auteur de ces énergiques mais toutefois sages paroles. Goren, impatient, les attendait à mi-chemin du groupe qui avait continué à avancer. Ils se regardèrent encore une seconde, l'air mauvais, l'entêtement de l'une affrontant la force de persuasion de l'autre, puis se remirent en marche sans piper mot. Le gamin, qui n'avait pas très bien compris ce qu'on voulait de lui et avait appris à attendre sagement que les adultes aient fini de s'engueuler les suivit. C'est bien parce qu'il lui était impossible de courir et donc d'échapper aux dangers de la ville qu'il restait avec eux. Ils étaient cinglés mais au moins ne se défoulaient pas sur eux.

Ils arrivèrent finalement en vue de la porte qui donnait accès au quartier de Rive Sud. Comme chaque nuit elle était fermée mais, chose inhabituelle, un détachement de chevaliers infernaux gardait la place. Ils se firent héler dès qu'ils approchèrent.
"Halte ! Le quartier de Rive Sud est fermé pour la nuit, les citoyens qui n'ont pas d'autorisation ne peuvent y entrer."
Richard pris un instant pour chercher ses mots. Les chevaliers de la Pointe appliquaient les lois à la lettre, sans état d'âme. S'il leur disait que les enfants travaillaient pour Gaedren, ils étaient capables de tous les jeter en prison en attendant leur interrogatoire et, s'ils étaient reconnus coupables de vol, de leur trancher la main.
"Ah ... voilà qui est fâcheux, nous comptions emmener ces enfants à un orphelinat d'Abadar. Ils ont été enlevés et nous souhaitions les confier à une autorité compétente en la matière, qu'ils puissent s'occuper d'eux en attendant qu'on retrouve leurs parents."
Le chevalier resta un instant immobile, réfléchissant aux consignes.
"Attendez ici, je vais voir avec le lieutenant." et il disparut par la poterne.
L'attente fut longue et quelque peu tendue. Martha et Goren oscillaient inconfortablement entre paraître naturel et ne pas trop en faire non plus ; tous les deux avaient à craindre de la justice aveugle des chevaliers. Les enfants, impressionnés, se serraient les uns aux autres le plus loin possible que le permettait le "ici" qu'avait ordonné le grand type dans son armure noire. On évita les conversations, ça aurait pu donner envie aux autres chevaliers de faction de demander des détails. Et les cinq compères regardaient, dépités, la quinzaine de gamins qui restait sur la cinquantaine de départ.

Le bruit de la serrure et des barres de renfort qu'on enlève les détourna de leurs sombres pensées. Au lieu de la silhouette massive du chevalier, un frêle prêtre émergea de l'ombre de la poterne. Les cheveux d'un noir de jais et le teint hâlé typiquement vudran, mais les riches tenues propres au clergé d'Abadar. Conformément au crédo du dieu de la civilisation et du commerce, la prospérité d'un membre du culte reflétait les faveurs que lui accordait son dieu et définissait ainsi sa place dans le clergé. Ce représentant devait avoir quelques responsabilités sans être trop haut dans la hiérarchie.
Le prêtre, encore mal réveillé, se tourna vers les compagnons et les salua :
"- Bonsoir, je suis le Père Ishani d'Abadar, que puis-je exactement pour vous ?
- Bonsoir, mon Père. Voilà, lors d'une opération contre un groupe de malfrats nous avons découvert qu'ils retenaient des enfants, nous souhaitions les confier à un orphelinat le temps qu'ils soient identifiés ; la garde est débordée par les évènements de cette nuit.
- Ah, c'est une très bonne chose de votre part, mon fils, mais il n'y a pas d'orphelinat ici ... ils sont tous à Pointe Nord ou à Vieille Korvosa."
Richard marqua un temps d'arrêt. Ils étaient à l'extrémité Sud de la ville, les orphelinats étaient à l'extrémité Nord, en proie aux émeutes. Voyant son désarroi, Ishani ajouta :
"Bien entendu, je ne vais pas vous faire traverser toute la ville avec eux, surtout pas maintenant. Euh, attendez ... on pourrait ... oui ... si vous voulez bien m'excuser, il faut que je demande l'autorisation au lieutenant de garde et que j'organise ceci."



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Le Père Ishani, prêtre d'Abadar

La deuxième attente fut un peu moins longue et inconfortable, bercée par l'espoir que ce problème-ci, au moins, serait réglé. Cette fois ce ne fut pas la poterne mais la porte principale qu'on ouvrit, et le Père Ishani réapparut, accompagné de quelques acolytes. Ils emmenèrent les enfants à l'intérieur, sous le regard attentif et pénétrant des chevaliers de la Pointe qui semblaient sonder leur âme, un par un. L'impression était d'autant plus dérangeante que leur casque à cornes ne laissant pas entrevoir leurs yeux, on sentait pourtant un sentiment d'oppression dès que l'un d'eux portait son attention sur vous. Richard, profitant qu'ils portent leur attention sur les gamins, pris quelques secondes le prêtre à part pour lui expliquer plus en détail l'origine des orphelins et la surveillance accrue qu'ils demandaient. Finalement, au grand soulagement des compagnons, aucun des chevaliers ne s'interposa et ils purent repartir en paix, après qu'Ishani les ait remercié une dernière fois.


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Message  HannibalaTor Mar 19 Fév - 12:05

La suite, la suite, la suite !!!
J'espère que c'est pour avoir la forme afin de l'écrire que tu es allée te coucher tôt cette nuit tongue
Je veux ma suite !

Bibis,

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PS : je le sens mal, ce prêtre...
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Message  Nigel Loring Mer 20 Fév - 20:52

Désolée Hanni, cette fois-ci c'est une ptite description du monde ^^.

Le monde de Golarion

J'ai parlé de Vudra dans le dernier épisode à propos des origines du Père Ishani. Golarion, le monde créé pour Pathfinder, a été pensé comme un retour aux sources de la fantasy : c'est un monde très caricatural, avec la neige au Nord, le désert et les forêts tropicales au Sud, le grand océan à l'Ouest, et tous les clichés de ce type de jeu qui se partagent la carte : Vudra est la partie du monde typée indienne (de l'Inde), à côté y a le pays typé chinois, etc ... Forcément, tous les deux sont situés de l'autre côté du grand océan, sinon c'est pas drôle.

Et donc les vudrans sont basanés avec les cheveux et les yeux noirs, ils adorent des divinités avec plein de bras, ils ont des éléphants, des sortes de démons animaux humanoïdes (qu'on appelle rakshasas) et toute cette sorte de choses. A noter qu'à Korvosa, c'est la famille Arkona qui est le plus grand importateur de biens en provenance de Vudra.

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Un rakshasa ; on notera qu'ils ont les pouces inversés au niveau des mains,
ce qui donne de curieuses façons de tenir les objets


Les trois ordres militaires de Korvosa

Korvosa est une cité complexe, où le pouvoir a été réparti entre différentes mains afin d'assurer une certaine stabilité à l'ensemble, et ainsi assurer un certain nombre de contre-pouvoirs qui s'équilibrent. Le pouvoir militaire est réparti entre trois ordres guerriers, chacun dépendant d'une figure différente d'autorité de la ville.

La garde de Korvosa

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Blason de la garde de Korvosa

C'est elle qui assure un rôle de police dans la cité, en même temps qu'un rôle militaire en cas d'invasion extérieure. Leur rôle se borne à la protection de la ville elle-même. La garde est sous le commandement du maréchal Cressida Kroft, qui doit répondre de ses actes directement au Roi de Korvosa et dans une moindre mesure au grand prêtre du temple d'Abadar.
La garde est le corps d'armée le plus nombreux à Korvosa avec environ 800 hommes. Il sont bien équipés grâce à leur partenariat avec le temple d'Abadar ; on trouve même certains prêtres dans leurs rangs, en tant qu'officiers, conseillers ou même soutiens ponctuels.

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Une garde de la ville en uniforme



La compagnie de Sable

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Blason de la compagnie du Sable

Aussi désignée sous le nom de compagnie Zibeline ou compagnie Endrin, du nom de son fondateur. C'est un corps d'élite spécialisé dans la marine et le contrôle des cieux. Leurs représentants les plus connus sont les rangers qui chevauchent des hippogriffes. Ils bénéficient généralement d'une bonne image auprès de la population grâce à leur ligne de conduite toujours fidèle à celle du premier commandant Waydon Endrin, sauveur inopiné de la colonie fondé par le maréchal Korvosa et par la suite dévoué à sa protection (de la colonie, pas du maréchal).
Le chef de la compagnie de Sable est l'amiral Marcus Thalassinus Endrin, lui-même sous les ordres du Sénéchal du Roi, Neolandus Kalepopolis.
Ils ont un rôle de soutien de la garde sur Korvosa, mais patrouillent également aux alentours de la ville et interviennent parfois dans des régions éloignées de Varisie pour soutenir les intérêts de Korosa.

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Un ranger de la compagnie du Sable (note : en héraldique,
sable est la couleur noire, d'où la couleur de l'uniforme)


L'Ordre des Chevaliers de la Pointe

Troupes de choc, les chevaliers de la Pointe sont un ordre de chevaliers infernaux autrefois basés en Chéliax et qui a accepté de travailler pour la ville de Korvosa. Leur ascendance chelaxienne fait qu'ils sont proches du culte d'Asmodée, le Prince des Enfers et Maître des Pactes (d'où l'appellation de chevaliers infernaux), même si l'ordre lui-même est totalement indépendant du culte.
L'Ordre de la Pointe est intégralement et uniquement dédié au maintien de l'ordre et au respect des lois, par leur application concrète par la force s'il le faut. S'ils sont généralement mal vus et que beaucoup redoutent leur dévotion aveugle à la justice de Korvosa, les mêmes reconnaissent également qu'ils sont parfaitement incorruptibles. Bien que la plupart officient à Korvosa, leur citadelle se trouve à l'extérieur de la ville et leur zone d'action est assez large.
Le commandant actuel de l'Ordre de la Pointe est le licteur Sévers "Griffe de pierre" DiVri.

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Un chevalier de la Pointe typique
Sympa, hein ? ^^


Pour faire un parallèle avec le monde moderne, la garde est l'infanterie, la compagnie de Sable la marine et l'armée de l'air, et l'Ordre de la Pointe les blindés ... alors que le rôle de l'artillerie est dévolu aux lanceurs de sorts arcanes (souvent de l'Academae via les chevaliers infernaux). Les trois ordres militaires, malgré leurs différences, travaillent régulièrement ensemble.


Nigel Loring

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Date d'inscription : 24/09/2012

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