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La malédiction du Trône écarlate

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La malédiction du Trône écarlate Empty La malédiction du Trône écarlate

Message  Nigel Loring Mar 8 Jan - 19:23

Bon, Hanni me faisant envie avec ses chouettes histoires, j'ai décidé de m'y mettre aussi.

Je vais vous raconter la campagne de jeu-de-rôles qui me fait triper depuis quelques mois. Avis aux autres rôlistes de l'assemblée, ce sujet va spoiler intégralement la campagne de la malédiction du trône écarlate de Pathfinder.

Je ne sais pas trop ce que va donner la conversion en version roman de ces parties. Certains vont peut-être être déroutés par l'évolution rapide des personnages ou le manque de cohérence de certains passages. Un système de règle n'est jamais parfait et entraîne régulièrement des prises de bec entre les joueurs et le meujeu. Celui utilisé ici fait primer le fun et la cinématique (donc la puissance des persos) sur le côté réaliste.

J'espère que vous prendrez autant de plaisir à suivre nos aventures qu'on en a eu à les jouer ^^

Nigel Loring

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Message  De Sombrelame Mar 8 Jan - 19:25

j'ai bien aimé le film donc fa falloir assuré avec ta plume :p

De Sombrelame

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Message  Nigel Loring Mar 8 Jan - 19:55

On doit sûrement pas parler de la même chose ^^.

C'est un campagne de jeu-de-rôles éditée pour Pathfinder qui n'est jamais sortie sous un autre support.

Nigel Loring

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Message  Keppler Mar 8 Jan - 23:17

Le meujeu, c'est le meneur de jeux? Neutral Une histoire sur le déroulemet d'un jeu de rôle, jamais lu Very Happy bon courage
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Message  Nigel Loring Mer 9 Jan - 2:22

Oui, c'est ça. Et merci ^^

C'est vrai qu'un rapide rappel sur le comment du jeu-de-rôle sera pas perdu pour ceux qui n'en sont pas familier.

Le jeu-de-rôle est un mélange de jeu de société et de théâtre, qui se joue à plusieurs : entre 3 et 6 personnes, c'est l'idéal. Chacun joue un personnage qu'il s'est lui-même créé la plupart du temps, sauf un. Cette dernière personne gère le jeu en lui-même, et le scénario. On l'appelle maître de jeu, meujeu ou MJ pour raccourcir. C'est un peu le conteur en même temps que l'arbitre. Le tout est complété d'un système de règles bien développé pour gérer la partie de hasard du jeu.

Le déroulement d'une partie est simple : chaque joueur créée son personnage, avec l'aide du meujeu (parce que ça sert à rien de faire un pygmée spécialiste des forêts tropicales si toute l'action se déroule dans le Grand Nord). Au début de la campagne, le meujeu décrit rapidement le monde dans lequel va se dérouler le scénario, fait si besoin une rapide historique pour chacun, puis présente la situation dans laquelle se trouve les persos. Chaque joueur va ensuite décrire les actions de son perso en fonction du caractère qu'il lui a choisit, face à chaque situation que va lui décrire le MJ.
L'histoire avance ainsi, en rebondissant entre les joueurs et le MJ, celui-ci jouant tous les autres habitants du monde, les monstres, etc ... (qu'on appelle PNJ - Personnage Non Joueur - par opposition aux Personnages Joueurs (PJ) des joueurs, donc).
Maintenant, il faut bien mettre un peu de piment, parce que si les joueurs réussissaient tout ce qu'ils tentent de faire ça serait trop facile. On voit bien la scène :
"- (joueur) : OK, lui je le sens pas, c'est le gros méchant de l'histoire, obligé. Je lui pète la tête.
- (MJ) : bon bin OK, mince alors, la partie est finie au bout de 5 minutes ..."

C'est là qu'intervient le système de règle, pour gérer le hasard de toutes les actions un peu difficiles à effectuer. C'est généralement très complexe (il faut bien un bouquin entier pour passer en revue la majorité des actions possibles pour un perso). Je développe pas plus ici, ça n'a pas grand intérêt. Disons rapidement que chaque personnage à des valeurs de caractéristiques pour définir ses forces et ses faiblesses, résumées sur une feuille de perso pour avoir toutes les infos utiles rapidement sous la main. Les actions sont résolues en jetant des dés qui symbolisent le hasard et en appliquant au résultat des modificateurs propres à leur personnage (par exemple pour une attaque, un guerrier expérimenté aura nettement plus de chances de réussir qu'un mage qui sait pas dans quel sens on tient une épée).
Ces caractéristiques couvrent la nature du personnage (sa race : humain, elfe, nain, ...) ses caractéristiques physiques (force, dextérité, constitution) et mentales (intelligence, sagesse, charisme), son caractère, et ce qu'il a appris à faire (son éducation, son métier, ses compétences, les armes qu'il sait manier, ...).

Une des grandes joies du jdr est qu'on peut faire évoluer son personnage. Au fur et à mesure des actions qu'il accomplie, le personnage gagne des points d'expérience (ou XP ou pex) qu'il utilise pour devenir plus puissant, améliorer ses compétences ou en apprendre de nouvelles, changer de branche, etc ...

Donc, pour résumer :
- le MJ raconte l'histoire, gère le monde dans lequel évoluent les persos des joueurs. Dans notre cas il a un scénario tout prêt avec les actions à accomplir pour avancer, les personnages importants du coin, la description du monde, bref, tout ce qu'il faut (à part de l'imagination pour rebondir sur les conneries de ses joueurs ^^)
- les joueurs jouent leurs personnages et interagissent avec le monde décrit par le meujeu. Ils décrivent les actions de leurs personnages, et essaient d'avancer dans le scénario tout en sauvant leur peau, ce qui est pas toujours évident. Au fil de l'histoire ils se développent et s'étoffent autant en caractéristiques qu'en consistance.
- tout le monde jette les dés pour savoir comment se résolvent les actions entreprises, et l'histoire évolue en fonction.

Voilà voilà, je crois que j'ai à peu près fait le tour. S'il y a des points qui restent obscurs, n'hésitez pas à poser des questions ^^


Nigel Loring

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Message  Nigel Loring Mer 9 Jan - 5:09

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Le Trône écarlate, symbole du roi de Korvosa


Martha se leva sans entrain. Sans même prendre la peine de manger, la gnome enfila son vieux tablier de cuir épais et tâché, ralluma le feu puis s'approcha de la table branlante faisant office d'établi. Cela faisait maintenant belle lurette qu'elle avait perdu ses illusions de carrière à la ville mais elle continuait pourtant son train-train quotidien, comme le mécanisme d'une horlogerie à moitié cassée et qui continuait pourtant à tourner.

D'un geste large elle fit de la place parmi le fatras de fioles en verres, en choisit quelques-unes moins ébréchées que les autres, puis approcha sa vieille boîte en bois dans laquelle étaient soigneusement rangés les sachets d'ingrédients. L'odeur entêtante des mixtures qu'elle préparait la sortit doucement de sa torpeur matinale. C'était son petit rituel de la journée, le moment où son regard redevenait vif, ses gestes précis, ses idées claires. Fallait faire attention aux doses, sinon ça avait tendance à péter à la gueule. Pas que ça la dérange outre mesure (elle y était un peu habituée), mais ça donnait à la vieille proprio hargneuse du taudis où elle avait élu domicile une bonne occasion de râler.

Elle finit par aligner les récipients dépareillés devant elle : quelques bombes artisanales pour décourager les petits coupe-jarrets locaux (ça fait le kéké devant une gnome qui fait la moitié de sa taille mais dès que ça pète dans tous les sens ça s'enfuie en courant), son petit remontant personnel, et quelques extraits magiques utiles : pouvoir s'enfuir rapidement, se déguiser en quelqu'un d'autre en une seconde, toujours un pour se soigner, et un pour être sûre de pas louper le pénible qui aurait la mauvaise idée d'être réellement agressif. Tout le nécessaire pour survivre dans les bas-quartiers de Korvosa.

Avec un sourire satisfait elle prit son chaudron cabossé, vida le fond d'expérience de la veille par le trou qui servait de fenêtre et y versa son reste de soupe avant de le poser dans l'âtre. Pendant le repas, elle réfléchit à son programme de la journée. Elle avait réussi à récupérer des composantes en fouillant les ordures de quelques alchimistes bien établis, puis à faire des substances qui tenaient plus ou moins la route avec son matériel. Ou plutôt son manque de matériel. Elle arriverait bien à revendre ça à des négociants pas trop regardants ou à le refourguer à des voleurs à la petite semaine.
Tout ça de façon discrète. Depuis que le vieux Roi Arabasti s'était marié les prix des licences (comme le reste, d'ailleurs) avaient grimpé en flèche, et elle était bien incapable d'aligner la somme. Tout ça sur la demande de sa pimbêche de Reine pour refaire sa garde-robe, dit-on. Grognasse. En tout cas, si un chevalier de la Pointe la chopait, c'était une main en moins : la peine pour les voleurs ; pas pratique pour continuer dans le métier.

Elle avait bien quelques économies quand elle était arrivée à Korvosa. Elle venait pour chercher un alchimiste qui voudrait bien la prendre comme apprentie. C'était de famille visiblement, on aimait bien jouer avec les allumettes chez elle. Paraît même qu'un cousin lointain était devenu une sorte de mage pyromane. Bref, elle était encore jeune et naïve, tout ça, je vais pas vous refaire le topo. Elle a bien trouvé un maître pendant quelque temps, jusqu'à ce qu'elle tombe sur l'autre.


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La ville de Korvosa, plus puissante capitale de Varisie

Pour être plus exacte, que l'autre tombe sur elle. Gaedren Lamm, vieux salaud. Que ses sbires l'assomment et l'enlèvent. Qu'elle soit restée enfermée pendant un temps proprement indéfinissable, une esclave au service de ce petit baron miteux du crime. Coincée dans une cave pour lui préparer ses mixtures. Sûrement plus pour satisfaire son sadisme que pour les économies réelles qu'elle lui faisait faire, d'ailleurs.
Elle n'était pas la plus à plaindre, pourtant. La majorité des victimes directes de cette ordure étaient des gosses, qu'il enlevait pour les revendre ou grossir les rangs de ses truands. Mendicité, racket, vol à la tire, cambriolage, ... à chaque tranche d'âge sa spécialité. Ceux qui n'étaient pas assez productifs se faisaient passer à tabac, quand ils n'égayaient pas les nuits de ses "lieutenants". L'affaire était bien rodée, le réseau efficace. On entendait plus reparler de ceux qui tentaient de s'enfuir.

Chaque jour, elle repensait à lui. Effectivement, elle était plus chanceuse. Elle avait un talent rare et n'était plus une enfant. Elle était (relativement) mieux traitée que les autres. Elle avait même monté un plan pour s'enfuir, bien préparé, pensé dans le moindre détail ... sauf au fait qu'il se lasserait d'elle et de ses compétences avant. Le type était impulsif, ça avait du lui traverser l'esprit un soir, comme ça, en se saoulant avec ses hommes.
Elle a finit dans une ruelle sordide du port, à moitié égorgée. Lamm pensait sûrement qu'une mort rapide viendrait, dans l'état où il l'avait laissée. Il devait pas être au courant que les gnomes sont coriaces, et celle-ci plus coriace encore que la moyenne. Et rancunière, aussi. Cette nuit là, bizarrement, pas de sicaire de passage pour finir proprement le boulot. Pas de diablotin (un peu le pigeon local, en plus nuisible) pour se faire une friandise. Elle sait pas trop comment mais elle a survécu, avec un deuxième sourire qui lui barre désormais la gorge. La chance est décidément bien difficile à comprendre, quand elle vous abandonne pour resurgir aux moments les plus improbables.

Depuis elle vivote. Elle a bien essayé de dénoncer son ancien tortionnaire à la garde, en vain. L'homme est malin, il ne s'est jamais fait piéger. Il a de bonnes planques aussi, et surtout un bon réseau dont il n'hésite pas à sacrifier des parties pour s'assurer sa sécurité. Certains prétendent même qu'il est couvert par les Arkonas. Généralement, l'évocation de ce nom met un terme à la discussion. Les Arkonas, une des cinq grandes familles nobles de la ville, officieusement chefs de la pègre.
Elle doit rester discrète pour éviter de lui donner envie de finir le travail, et ronge son frein. Impossible de lui remettre la main dessus. Comme chaque jour, les souvenirs assombrissent son regard et la frustration reprend le dessus. Martha sait comment elle va finir sa journée : seule dans le froid de sa pièce, sans projet, sans idée, avec le regard aussi vide que son existence.


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Les bas-quartier de la ville, où s'entassent les habitants pauvres


Dernière édition par Nigel Loring le Dim 13 Jan - 21:35, édité 2 fois

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Message  HannibalaTor Mer 9 Jan - 10:43

Hello Nigel,

Tu disposes d'une superbe plume !
J'ai hâte de lire la suite, venant de dévorer cette première partie.
Allez, lève-toi tôt et au boulot (^^)

Amitiés,

Hanni / Olivier flower

PS : je supprimerai ce commentaire dès que tu auras écrit la suite, afin de ne pas polluer plus que ça ton beau récit.
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Message  Nigel Loring Mer 9 Jan - 16:34

Merci Smile Bah tu peux laisser, ça fait toujours plaisir les messages comme ça ^^

Pour une meilleure compréhension de la suite de l'histoire, un rapide récapitulatif de la création de Korvosa peut s'avérer utile.

La cité de Korvosa est une ancienne colonie de l'empire du Chéliax ; sa fondation remonte environ à 300 ans. Elle n'était au départ qu'une place fortifiée pour l'arrivée des colons et des trappeurs, la porte d'entrée dans la région sauvage de Varisie où l'empire souhaitait étendre son influence.
Le maréchal à l'origine de l'implantation de la ville choisit un site au Sud de la région, à l'embouchure du fleuve Jeggare, occupant l'île qui est maintenant le quartier de Vieille Korvosa. Sur la rive Ouest était déjà présent une pyramide, lieu considéré sacré par les Shoantis, indigènes de la région. L'établissement de la ville à cet endroit précis causa pas mal de troubles avec ces derniers, notamment une attaque de grande envergure qui aurait rasé l'avant-poste, si un militaire du nom d'Endrin n'était pas arrivé à la rescousse juste à temps avec ses marins. Ce point marque le symbole de la création de la ville proprement dite.
Encore aujourd'hui l'influence de l'histoire se fait sentir. Le chef de la garde est toujours nommé "Maréchal", et la compagnie d'Endrin s'est spécialisée dans un corps d'élite de marins et de rangers montant des hippogriffes au service de la ville. Le commandant actuel est un descendant direct du sauveur des débuts de Korvosa.

La ville a continué à s'étendre et à prendre de l'importance. Son rôle économique dépassa petit à petit son rôle militaire, d'autres colonies étant créés plus loin en Varisie.

Il y a environ 100 ans, une crise inattendue survint : la mort d'Aroden, dieu de la justice et patron de l'empire de Cheliax. S'ensuit une guerre civile en Chéliax, dans laquelle Asmodée, prince des enfers, tire son épingle du jeu. Maître des pactes, il propose aux dirigeants de ramener la stabilité en échange d'être le nouveau patron de l'empire. Le Chéliax accepte, d'où la présence d'un temple dédié à Asmodée parmi les trois plus grands temples de Korvosa.
Les troubles ont une autre conséquence pour les colonies varisiennes de l'empire. Elles ont toutes pris leur indépendance par rapport à l'empire, de façon mi-opportuniste mi-obligées. Trois grandes zones d'influences se sont dégagées : Korvosa, la plus étendue et la plus puissante au Sud, Magnimar, sa rivale, au Nord-Est, et Port-Enigme, refuge de tous les hors-la-loi de la région et d'ailleurs, encore plus loin au Nord.

Depuis il y a des rois en Korvosa, tous frappés par la malédiction. Aucun n'aura de successeur à présenter au trône. Malgré ces conditions difficiles, la ville continue à se développer et regagne petit à petit son opulence d'antan.

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Le Roi actuel, Eodred Arabasti II

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La Reine, Ileosa Arabasti ; vous noterez la différence d'âge avec le roi. Il s'embête pas, le salaud ^^

Consécutivement à son histoire, la population de la ville est assez bigarrée. On y trouve peu de shoantis, la plupart des tribus ayant été chassées dans les régions inhospitalières de l'Est. Présentés comme primitifs et barbares, ils sont méprisés par la majorité de la population. Les varisiens, habitants également la région avant l'arrivée des colons, se sont mieux adaptés. Une bonne partie s'est sédentarisée et mélangée aux nouveaux arrivants. Typiquement, voyez les varisiens comme des gitans : le physique, l'apparence, l'image du voleur de poules, tout y est. Les chélaxiens, qui se sont plus ou moins mélangés aux locaux selon le racisme et le rang de chacun. Enfin les quelques irréductibles elfes, halflings, nains, gnomes et autres mélanges, vu qu'on est dans une grande cité portuaire, après tout.

Malgré son indépendance, Korvosa a gardé des liens privilégiés avec le Chéliax. Elle est notamment une plaque tournante incontournable pour le commerce en provenance du vieil empire dans toute la Varisie. Culturellement, les descendants des colons restent attachés à leurs racines. Enfin, les lois de la ville réservent les postes-clés aux chélaxiens pure souche, ce qui ne manque pas de créer du ressentiment de la part des ethnies qui sont d'office écartées de l'élite. Un racisme latent couve dans la ville, qui s'exprime occasionnellement pendant les périodes de troubles.

Nigel Loring

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Message  Nigel Loring Jeu 10 Jan - 5:14

Je voulais écrire un peu la suite mais j'ai oublié la description des autres persos ^^ je leur téléphone demain pour savoir ...

(veuillez excuser la narratrice pour cette interruption momentanée de nos programmes ...)

Nigel Loring

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Message  De Sombrelame Jeu 10 Jan - 10:17

C'est superbe on dirais presque qu'on lis on roman avec des images ^^

même si je lis jamais je peut affirmer qu'il y a des images aussi dans les romans !

De Sombrelame

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Message  Nigel Loring Ven 11 Jan - 4:41

CHAPITRE 1 : AU BORD DE L'ANARCHIE



Martha poussa la porte d'un coup d'épaule. Elle vit la carte posée sur sa table, examina rapidement la pièce ; visiblement le visiteur n'avait touché à rien. Pas besoin d'installer un verrou à sa porte, les modèles de base coûtaient déjà cher et le premier apprenti cambrioleur venu devait pouvoir le crocheter. Les vapeurs de couleur indéfinissable qui stagnaient dans sa pièce et les résidus de produits qui collaient aux fioles et ustensiles sales suffisaient à décourager les opportunistes. Et les professionnels avaient plus de profit à faire ailleurs.

Elle laissa tomber sa pile de morceaux de bois à côté de l'âtre et examina la carte. Une carte d'un jeu de tourment, comme ceux utilisés par les vieilles varisiennes pour (soi-disant) prédire l'avenir des naïfs. Particulièrement ancienne (mais bien entretenue) et bien décorée, toutefois ; sûrement un jeu se transmettant de génération en génération dans la famille. Sur la face de l'arcane représentant une avalanche, un message avait été rajouté d'une belle écriture souple :
"Je sais ce que Gaedren vous a fait. Il m'a causé du tort également. Je sais où il se cache mais il m'est inaccessible. Venez chez moi au 3 de la rue de la lancette au coucher du soleil. D'autres comme vous viendront également. Gaedren doit faire face à son destin, et justice doit être rendue."

Une lueur farouche s'alluma dans les yeux de Martha. Elle les cligna plusieurs fois, relis le message. Un sourire aussi large que sa cicatrice se dessina sur son visage.
"Toi, mon grand, ce soir tu y passes."
Elle rassembla immédiatement ses affaires. Les ingrédients dans sa sacoche d'alchimiste, les carreaux d'arbalète dans le sac, son armure de cuir défraîchie sur son tablier, la dague à la ceinture, facilement accessible ; et les restes du repas dans la besace, sait-on jamais. Elle ne s'était jamais aussi bien préparée pour rendre visite à un homme dans la nuit, pensa-t-elle, amusée, en vérifiant minutieusement le mécanisme de son arbalète. Elle ne raterait le rendez-vous pour rien au monde.

C'était déjà la fin d'après-midi. Il faisait encore bon mais on avait passé l'équinoxe d'automne. Tant mieux, la fin du jour arriverait plus vite. Elle se mit rapidement en route, tintinnabulant à chaque pas. Rue de la lancette, elle voyait vaguement dans quel coin ça devait se trouver, et c'était pas la porte à côté : fallait quitter vieille Korvosa, traverser Pointe-Nord puis pratiquement tout le quartier médian. Bien les deux tiers de la ville dans la grande longueur, ce qui prend d'autant plus de temps qu'on a les pattes courtes. Les idées se bousculaient tellement dans sa tête qu'elle ne vit ni le temps ni le paysage passer. Martha se réveilla en passant devant la citadelle de Volshyenek, quartier-général de la garde. Crotte, trop loin. Ça lui ressemblait bien, ça. Elle fit demi-tour et remonta vers le Nord, demanda la rue à un vendeur ambulant.



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Désolée, j'ai que la version en anglais pour le découpage des quartiers. Ceci dit, les traductions sont pas insurmontables :p

Elle se tenait finalement devant la porte d'une petite maison à étage, classique, pas loin des docks. L'idée pouvoir enfin accomplir sa vengeance l'obsédait. Elle n'avait même pas pensé à se renseigner sur qui avait déposé la carte ou qui pouvait bien habiter ici. Sans hésitation elle frappa à la porte. Pas de réponse. Elle essaya la poignée, poussa et jeta un regard à l'intérieur. Personne, mais au milieu de la pièce, une table recouverte d'une nappe rouge, entourée d'élégantes chaises de bois sombre. En s'approchant, elle remarqua que l'une d'elle était prévue pour une personne de sa taille. Délicate Attention, pensa-t-elle en s'installant. A côté d'une corbeille recouverte d'un linge bleu, un parchemin avait été laissé sur la table. "Merci d'être venus. J'ai du m'absenter un instant mais je reviens rapidement. N'hésitez pas à vous asseoir. Il y a des boissons et des pâtisseries dans la corbeille." Martha ne put s'empêcher de tirer le torchon. Les victuailles étaient bien là, et faisaient envie.

Marrant aussi, comme l'appétit revenait avec l'idée de voir cette ordure se balancer au bout d'une corde. A moins qu'elle ne le brûle vif. Elle hésitait. Un bon feu de joie avec Lamm au milieu, ça aurait de la gueule. Elle se servit, et tourna son attention sur la salle pendant qu'elle mangeait. La maison était petite mais confortable. Des tapis colorés recouvraient le sol. Dans un coin, un brûle-encens sculpté en forme d'elfe aux ailes de papillons répandait une forte odeur de fleurs et d'épices. Des tapisseries de brocard pendaient aux murs, décorées de motifs étranges : une bête au crâne noir jonglant avec des cœurs humains sur l'une, une paire d'anges dansant au somment d'une montagne enneigée sur une autre, une grande créature au visage masqué par un capuchon, fondue dans la brume, et tenant dans sa main squelettique une épée enflammée sur la tapisserie du fond. Un peu bizarre, la déco, quand même. La fumée des encens semblait adoucir les angles et les coins ; le tout donnait une atmosphère étrange et onirique à la pièce.

La porte s'ouvrit. C'est marrant, elle ne se souvenait pas l'avoir fermée. Un homme s'avança, grand, assez imposant, et, houlà !! Un inquisiteur. Le temps que Martha se demande comment prendre la chose, l'homme la salua d'un signe de tête.
- Inquisiteur Herdinger.
- euh ... Martha.
Silence. L'inquisiteur lu rapidement le mot, puis s'assit en bout de table. Droit. Silence. Pendant qu'il examinait à son tour la pièce, elle l'observa discrètement (on sait jamais, des fois que ce soit susceptible, ces bêtes-là). Il devait avoir une trentaine d'années, plutôt typé chélaxien ; une bonne stature, assez large d'épaules. Propre, les cheveux et la barbe noirs taillés courts, les affaires en ordre. Si les inquisiteurs n'avaient pas à proprement parler d'uniformes, le choix des vêtements ne laissait guère de doute sur sa fonction. Et si jamais on était pas tout-à-fait sûrs, l'épée radieuse de Iomedae sur sa poitrine finissait de nous convaincre. Martha n'était pas une grande spécialiste des dieux, mais tout le monde ici savait que Iomedae était celle qui avait repris le symbole de justice d'Aroden quand celui-ci avait disparu. Si le Prince des Enfers avait réussi à mettre dans sa poche les dirigeants du Chéliax, une bonne partie du clergé du dieu mort avait refusé de le suivre et préféré se tourner vers ses descendants spirituels. L'inquisiteur était visiblement lui aussi paré à toute éventualité, il s'était déplacé avec sa cotte de mailles, son épée et son écu.
Il aurait difficilement pu être plus différent d'elle. Ses affaires étaient un joyeux mélange de pièces rapportées et rafistolées, pas bien symétriques. Sa tignasse d'un roux vif, foutraque, n'avait pas été démêlée depuis quelques lunes. Pas besoin de couper les mèches trop longues, elles avaient une tendance naturelle à se réguler elles-mêmes quand Martha cuisinait du feu grégeois. Des trucs et des machins dépassaient de poches cachées un peu partout. Le bas du tablier pendait sous son armure de cuir. Le côté pratique prédominait chez la gnome ; être présentable, elle en avait pas grand chose à secouer.
Elle revint à l'inquisiteur. Le plus impressionnant dans tout ça restait son attitude. Il aurait été une belle gueule s'il la tirait pas autant, la gueule. Non, c'était pas vraiment ça ... plus une rage contenue. Les mâchoires tellement crispées qu'il devait même plus s'en rendre compte, ses yeux noirs perçants qui vous mettent tellement mal à l'aise qu'on préfère éviter de croiser son regard glacial, de peur qu'il ne trouve quelque chose à vous reprocher. Présentement il était en train de faire concours avec le mur devant lui, à celui qui détournerait le regard le premier. Martha était pas sûre de parier sur le mur. Elle repensa au message sur la carte : "Justice doit être rendue". Il aurait pas pu mieux tomber, le vieux Lamm, avec un inquisiteur de Iomedae sur le dos. Et vu sa tête, il a pas l'air d'être là pour enfiler des perles.

La porte s'ouvrit à nouveau, sauvant le mur d'une éventuelle défaite. Un doute détourna l'inquisiteur de ses sombres souvenirs. Maintenant qu'il y pense, il ne se souvenait pas de l'avoir refermée. Une silhouette se détacha dans l'encadrement et avança à pas lents vers les premiers invités. Un elfe, grand et mince, et vêtu de la robe noire ornée de la spirale argentée de Pharasma, déesse de la naissance et de la mort. Ses longs cheveux sombres et son expression neutre ne dépareillaient pas. Si la version décontractée de l'inquisiteur devait pas être désagréable à regarder, l'elfe était digne de poser comme personnification de la beauté pour n'importe quel sculpteur. Le genre qui ferait tomber comme des mouches toutes les jeunes pintades de la noblesse en quête d'un peu d'exotisme. Pintades dont il n'aurait probablement rien eu à faire ; les suivants de la gardienne du cycle étaient souvent détachés des choses de ce monde. Et lui, vu son passif, sûrement plus encore. Il salua sobrement la gnome et l'inquisiteur puis alla lui aussi s'asseoir. Après avoir relu le message (pour être sûr de ne pas aller contre les règles, fussent-elles de l'hospitalité ?) l'inquisiteur finit par se servir un jus de fruit, et en proposa à l'elfe.

On ouvrit énergiquement la porte. L'elfe haussa un sourcil, l'air songeur, puis revint sur le nouveau venu. D'une démarche un peu raide, le jeune homme s'avança vers les autres. "Bonsoir." ; "Bonsoir." collectif en retour. Le tabard d'écuyer de la Compagnie Endrin recouvrait sa chemise de mailles. ll posa son arbalète lourde sur la table (un modèle à répétition, nota avec intérêt Martha) avant de prendre place. Une épée au côté complétait l'équipement. Il avait l'allure un peu dégingandée des grands adolescents qui ont pas encore fini de se remplumer. Ses traits, assez grossiers, étaient purement chélaxiens (des mauvaises langues diraient consanguins). Il avait par contre le regard vif et les gestes précis. Une fois mis au courant du retard de l'hôte, il se servi dans le panier.

Il ne restait plus qu'une chaise de libre autour de la table. Les étranges convives commencèrent à discuter. Tous avaient reçu une carte d'un jeu de tourment avec le même message écrit dessus. L'inquisiteur était perplexe, il n'avait pu relever aucune trace d'effraction chez lui. Pareil pour l'écuyer. Personne non plus à la cathédrale de Pharasma n'avait remarqué le messager qui s'était introduit jusque dans la cellule de l'elfe, qui n'était pourtant pas située à côté de la grande entrée.

La porte s'ouvrit à nouveau. L'écuyer ne broncha pas, il avait autre chose à faire que de s'intéresser à une porte qui se referme toute seule. Une varisienne entra, puis referma la porte. Elle sourit chaleureusement à ses invités, présenta ses excuses pour son retard et s'installa. Elle était menue, avec un visage agréable que les épreuves avaient vieilli prématurément. Un foulard brodé retenait ses cheveux légèrement striés d'argent. Ses bracelets tintèrent doucement quand elle croisa les mains sur la table. Son expression se fit plus sérieuse et quand elle prit la parole, sa voix était calme mais forte.


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"Merci d'être venus, mes amis, et d'être passé outre mes méthodes peu conventionnelles de vous contacter. Je m'appelle Zellara. J'ai des raisons de rester cachée, vous savez - un homme terrible veillerait à m'éliminer s'il apprenait que je cherche de l'aide. C'est un homme que vous connaissez, puisqu'il a blessé chacun d'entre vous également."
Il y eu des rictus autour de la table. Personne n'avait osé lancer le sujet ; Gaedren avait de nombreuses façons de faire souffrir les gens, et aucune de ses victimes n'avait envie d'entendre la liste de ses exploits maintenant.
"Je parle, bien sûr, de Gaedren Lamm, un homme dont la cruauté et la capacité à détruire les vies de ceux qu'il touche ne sont égalées que par son talent à se soustraire aux captures. Vous savez, il y a un an de cela, ses voleurs ont pris ceci, mon jeu de tourment. Il est cher à mes yeux, c'est un bien de famille qui a vu passer une douzaine de générations, et aussi mon seul réconfort. Quand les pickpockets me l'ont volé, mon fils, Eran, les a poursuivis. Les voleurs travaillaient pour Gaedren Lamm, et en récompense de les avoir retrouvés, Gaedren a assassiné mon fils. Je suis allée chercher de l'aide auprès de la garde, mais ils n'ont rien fait. J'ai aussi demandé dans les environs. J'ai distribué des pots-de-vins. J'ai consulté mon jeu de tourment pour trouver des conseils. Et récemment, j'ai été récompensée : j'ai appris où Gaedren Lamm se cache. On peut le trouver dans une vieille pêcherie au nord d'ici, au quai ouest n°17, où il forme au vol à la tire les enfants qu'il a kidnappés et où il compte ses trésors. Maintenant, j'ai besoin de votre aide. Je ne peux pas espérer faire face à cet homme moi-même et la garde met tellement de temps à bouger que Gaedren serait au courant largement à temps si je m'adresse à eux. Même s'il était arrêté, quelle garantie aurions-nous qu'il soit puni pour ses crimes ? Ce criminel échappe à la loi depuis des décennies. Mais vous connaissez ces frustrations aussi bien que moi, puisque le bruit court en ville que Gaedren a causé du tort à chacun d'entre vous."
Elle fit une pause pour les regarder à tour de rôle. Les quatre compagnons d'infortune étaient déterminés. Chacun avait ses raisons mais personne ne doutait de la fin.
"Nous y voilà. Il est temps pour lui de payer."



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Message  HannibalaTor Ven 11 Jan - 20:24

Hello Nigel,

Au risque de me répéter (j'assume ce risque ^^), tu as vraiment un très beau style, très littéraire comme je l'ai dit dans le mail de groupe envoyé à nos membres, sans pour autant être difficile à lire. C'est superbement écrit, vraiment, et j'invite VRAIMENT tous nos membres à lire ce magnifique récit.
Ceci dit, au boulot, j'attends la suite avec impatience tongue

Amitiés,

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Message  De Sombrelame Ven 11 Jan - 21:25

bravo nigel c'est un des rares truc que je lis pour te dire comme c'est facile à lire ! cheers

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Message  Nigel Loring Sam 12 Jan - 18:09

Merci merci Embarassed

Je pense que je vais intercaler des petites précisions sur le fonctionnement du jeu entre les parties narratives, ça pourra peut-être vous éclairer sur certains points.

La magie : il existe deux types de magies à donjon : la magie arcane, magie classique de la fantasy (utilisée par les magiciens, sorciers, ...) inhérente au monde (un peu comme la gravité, les saisons, tout ça) ; la magie divine qui est accordée par une divinité (d'où son nom) ou un concept à ceux qui ont foi en eux et suivent ses préceptes (prêtres, paladins, druides, ...).

La magie s'utilise en lançant des sorts, qui peuvent être de différents niveaux selon l'expérience et la puissance de l'utilisateur. Chaque lanceur de sorts a un nombre limité de sorts par jour, et il doit se reposer pour pouvoir les récupérer. La grosse majorité des sorts ont besoin que plusieurs conditions soient réunies pour être lancés : une composante verbale (incantation, genre "abracadabra !!"), une gestuelle, et souvent une matérielle (par exemple, ressusciter quelqu'un ça coûte une blinde en poudre de diamant, pour éviter aux joueurs d'y avoir recours trop souvent).
En fonction du métier du personnage, il peut aussi avoir des pouvoirs magiques dont les effets reprennent ceux de sorts existants (histoire de simplifier les règles) mais qui se déclenche par la simple volonté.
C'est un détail important pour des conditions particulières : un perso bâillonné ou avec les mains liées ne pourra pas lancer ses sorts mais pourra toujours se servir de ses pouvoirs. Le même perso ne pourra pas lancer un sort au milieu d'une foule sans se faire remarquer, mais activer un pouvoir oui.

C'est pas super important pour l'histoire, c'est simplement pour la cohérence. Si jamais à un moment vous vous dites "mais pourquoi il a pas refait le coup du truc qui a super bien marché la dernière fois ?" c'est peut-être qu'il ne pouvait pas le faire, ou ne le voulait pas pour rester discret. Ou peut-être qu'on a simplement oublié, c'est possible aussi ^^.


Un autre point de règle du jeu : l'alignement. C'est un moyen simplifié de définir la morale d'une personne dans le jeu. Il se définit en deux axes : l'axe mal/bien et l'axe loi/chaos. Chaque axe a une position neutre au milieu. La combinaison des deux donne ces possibilités pour définir l'alignement d'une personne :

Loyal bon ; Neutre bon ; Chaotique bon

Loyal neutre ; Neutre strict ; Chaotique neutre

Loyal mauvais ; Neutre mauvais ; Chaotique mauvais

Pour donner quelques exemples (et avec tous les pinaillages dont on peut débattre ^^),
- un paladin qui sauve la veuve et l'orphelin, et qui suit scrupuleusement le code de chevalerie est loyal bon
- Robin des Bois est chaotique bon
- De Gaule pourrait être considéré loyal neutre
- le groupe de hackers (ou revendiqué comme tel) d'Anonymous semble chaotique neutre
- Mao a une bonne gueule de loyal mauvais
- alors que des terroristes anarchistes seraient chaotiques mauvais

Dans le jeu, Aroden et Iomedae (et son inquisiteur) sont loyaux neutres, Asmodée, le Prince des Enfers, loyal mauvais, Martha chaotique neutre.
L'alignement sert directement dans le jeu puisque certains sorts en dépendent : détection du mal, par exemple, qui permet à celui qui a lancé le sort de voir les auras des personnes d'alignement mauvais (il existe souvent l'équivalent pour les autres extrêmes ; on ne peut pas cibler la neutralité).

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Message  Nigel Loring Dim 13 Jan - 3:02

Il y eu un instant de flottement à la fin du discours de Zellara. Les invités échangèrent des regards, hésitant. C'était presque trop beau pour être vrai. Après tout, Gaedren était tellement retors qu'il aurait parfaitement pu monter un baratin pareil dans le seul but de les piéger. Voyant leur malaise, l'inquisiteur se racla la gorge et prit la parole :
"Madame, je vous remercie pour ces informations. En tant qu'inquisiteur, je peux me targuer de reconnaitre quand on me mène en bateau. Ça ne semble pas être le cas, à moins que vous ne soyez extrêmement douée." Zellara sourit, et commença à battre son jeu de tourment pendant qu'il semblait se concentrer sur elle. "J'ajoute que votre âme n'est pas corrompue".
Bien, pensa Martha. Un inquisiteur à qui sa déesse accordait des pouvoirs ne serait que plus efficace pour traquer l'autre affreux.
L'écuyer enchaina : "Si Gaedren nous tendait un piège, ce ne serait pas judicieux de sa part de nous réunir avant de nous attaquer. Et même si c'était le cas, nous aurions peut-être une chance de trouver des indices pour remonter jusqu'à lui. Je suis prêt à prendre le risque."
L'elfe et Martha opinèrent. Ils savaient qu'ils devraient prendre des risques pour en finir avec lui, ils ne reculeraient pas maintenant.

"- Avant que vous ne partiez, souhaitez-vous que je vous tire les cartes ? Mes talents de diseuse de bonne aventure sont reconnus, et, qui sait, peut-être y trouverez-vous des conseils pour la suite de votre route. Je vous l'offre pour le service que vous me rendez.
- A ce propos", la coupa Martha en glissant la main dans sa poche. Tiens, elle était persuadée de l'avoir rangée dans celle-là ; elle essaya dans les autres, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que Zellara avait arrêté de mélanger son paquet et le tenait sur la table, face à eux. Au fond du jeu elle apercevait la figure de l'avalanche, vierge du message qu'il y avait eu encore peu de temps auparavant.
Les autres avaient suivi leur manège. Chacun fouilla dans ses affaires, en vain. Le sourire énigmatique de la varisienne fut la seule réponse à leur regard interrogatif.
"- Alors, quelqu'un est intéressé ?
- Pourquoi pas ... je veux bien commencer." L'inquisiteur se tourna un peu mieux vers elle, curieux.

Elle battit le paquet, lui fit couper, puis posa neuf cartes disposées en carré devant elle. Elle prit un petit moment pour réfléchir, retourna certaines cartes, en fit pivoter d'autres. La suite fut assez confuse dans leur esprit. Ils acceptèrent à tour de rôle l'invitation ; il était toujours question de passé sombre, d'épreuves à venir. Après coup Martha avait beau se dire qu'il ne fallait pas être grand clerc pour sortir des banalités pareilles, elle ne pouvait pas s'empêcher de repenser à la gravité de chacun d'eux à la fin de la séance de divination, comme si la diseuse avait touché la corde sensible, le souvenir enfoui de chacun. Et ce ressenti indéfinissable qui faisait de cette rencontre un moment si particulier, un peu comme hors du temps. Peut-être n'y avait-il pas que de l'encens dans le brûloir, après tout. N'empêche, sa voix résonnait encore dans sa tête : "Vous allez être prise dans quelque chose de beaucoup plus gros que ce que vous n'imaginez. Quelque chose d'irrésistible. (Ah). Votre présence et vos actions vont influencer considérablement le futur de cette partie du monde. (Bin merde alors). La solitude sera votre perte. (Ah ?). Vous devez trouver votre famille, les gens avec qui vous aller continuer votre chemin (Martha se souvient à ce moment d'avoir regardé par réflexe ses compagnons d'un soir)."



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Pour Sombre, une image ^^
Une inquisitrice, pour donner une idée du look d'Herdinger
(la poitrine généreuse en moins, forcément ...)

Ils restèrent encore un moment à discuter de la stratégie à adopter. Fallait-il agir ce soir, ou attendre demain pour mieux se préparer ? On abandonna rapidement l'idée d'un assaut de jour : le groupe manquait de gros bras, il fallait éviter de les prendre en pleine possession de leurs moyens. Donc, ce soir ; repousser d'un jour entier augmentait les risques que Gaedren soit au courant de leur opération, et qu'il s'enfuie dans un endroit connu de lui seul. Tout serait alors à recommencer.
"- Bien, messieurs, madame ...
- Mademoiselle.
- ... mademoiselle, puisque nous allons travailler ensemble, je me présente : Richard Herdinger, inquisiteur de Iomedae, vous l'aurez deviné.
- Si peu", ironisa la gnome. "Martha, alchimiste.
- Craig." Il hésita. "Écuyer de la compagnie de Sable. Vous aurez deviné aussi, je suppose.
- Alandorn, embaumeur. Et oracle de Pharasma."
Un oracle ... on avait coutume de dire que les prêtres choisissaient leur dieu, mais que c'étaient les dieux qui choisissaient leurs oracles. C'était considéré comme une malédiction autant qu'une bénédiction. Surtout venant de Pharasma, ça ne devait pas être facile à vivre tous les jours. Martha se demanda quel était son lien avec Gaedren. Sa robe laissait son cou dégagé, il n'avait pas de cicatrice. Elle enchaîna :
- "Tant qu'on y est, ça pourrait être utile de connaître plus précisément les compétences de chacun, non ?
- Effectivement. Pour ma part je suis spécialisé en enquête : recherche d'informations, déterminer les motivations des gens, séparer le vrai du faux. Iomedae m'accorde également quelques pouvoirs bien pratiques. Enfin, je me débrouille avec une épée et un bouclier, sans excès ...
- Je sais soigner, magiquement ou non", poursuivit Alandorn. "Je peux influencer les esprits faibles ... parfois. Et accessoirement, je sais dans quel sens on tient une arbalète.", ajouta-t-il d'un ton pas convaincu. Ce fut au tour de Craig :
- "Bin ma spécialité à moi, c'est l'arbalète, justement. Je tire assez bien, j'avoue. Je connais bien la ville. Et puis je sais aussi traquer les gens ... les humains spécialement." Il n'échappa à personne qu'il avait appuyé les trois derniers mots.
Martha sortit de son sac une flasque pleine d'un liquide épais, fermée par un bouchon de liège, puis la posa sur la table. "Boum", dit-elle posément. Elle en sortit une deuxième au contenu identique, la posa à côté de la première. "Boum", répéta-t-elle avec un regard un peu allumé. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il y en ait cinq sur la table.
"C'est tout ce que je peux faire pour l'instant", dit-elle d'un ton qui masquait mal son dépit. Herdinger se redressa sur sa chaise, l'air légèrement incommodé. Tudieu, un danger public ... Elle avait du bol qu'il soit professionnel, il ne l'arrêterait pas tant qu'elle ne faisait rien de légalement répréhensible. Il l'aurait à l’œil, en attendant.
"Puis j'ai des sorts en bouteille, aussi, quelque-uns. Mais ça marche que sur moi", ajouta-t-elle en haussant les épaules pour s'excuser. Elle conclut d'un ton plus enjoué : "Par contre, ça fait des effets marrants." L'inquisiteur se retint de lui demander en quoi consistaient ses "effets marrants". Sa curiosité attendra, mieux valait éviter d'éveiller ses soupçons pour l'instant. De toute façon, il aurait sûrement l'occasion d'en voir bientôt.

Ils se décidèrent enfin pour une reconnaissance discrète ce soir, puis de décider de la suite en fonction des infos qu'ils auraient récoltées. Zellara les raccompagna à la porte et souhaita bonne chance au groupe.
"Je serai avec vous en pensées !" leur lança-t-elle pendant qu'ils s'enfonçaient dans la rue sombre.


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Message  Nigel Loring Mer 16 Jan - 3:46

Le ponton ouest n°17 n'était pas bien loin au Nord de la maison de Zellara, il leur fallut un bon quart d'heure pour y arriver. Ils avançaient prudemment dans les ruelles sombres, guidés seulement par la lueur blafarde de la lune. Ils finirent par s'arrêter au coin d'une vieille bâtisse abandonnée. Un peu plus loin ils distinguaient vaguement la pêcherie, une sorte de hangar de bois au bord de l'eau. Le coin était calme ; personne dans les rues à cette heure avancée de la soirée, et les seuls bruits qui parvenaient à leurs oreilles étaient le léger clapotis de l'eau et de temps à autres l'écho d'une chanson de marins portée par le vent. Ils revinrent légèrement sur leurs pas pour pouvoir discuter tranquillement, hors de portée d'éventuelles sentinelles.
"Je me propose pour faire la reconnaissance", avança Martha. "Je peux modifier mon apparence pendant un petit moment et me faire passer pour un halfelin ivre, on se méfiera pas de moi."
Les autres opinèrent. Les marins halfelins étaient monnaie courante à Korvosa, et un marin saoul à cette heure-ci, ...
"On sera pas très loin pour te couvrir en cas de problème. Si jamais, tu cries."

La gnome rasa les murs jusqu'à une charrette remplie de tonneaux dégageant une odeur bizarre, et sur lesquels étaient tracé à la peinture rouge un poisson stylisé. Planquée dans l'ombre, elle observa les environs ; rien à signaler. Elle repensa au début de sa journée et avait l'impression que des mois s'étaient écoulés. Ce soir ne serait pas comme les autres. Elle ne se coucherait pas le regard vide, sans projets, sans espoir. Ce soir, sa vie recommence. Mais pour ça, elle ne doit pas le louper. Elle se concentra à nouveau sur sa mission. La pêcherie était un bâtiment à part, sans mur mitoyen. Si l'entrée se faisait directement sur la rue, la majeure partie du bâtiment était sur pilotis et s'enfonçait dans le fleuve. Tout ce qui ressemblait à une fenêtre était bloqué par des planches clouées serrées. Elle sortit de son sac une petite fiole et la but. Instantanément, son apparence se transforma en celle d'un marin dans la fleur de l'âge avec ses gros pieds velus dépassant de son pantalon rayé typique et son rasage laissant à désirer.

Elle passa d'abord silencieusement devant la façade de la pêcherie. Le long du mur Sud courait un ponton étroit, qui tournait au fond pour contourner le bâtiment. Une sortie à l'arrière ? Elle s'engagea dessus pour en avoir le cœur net mais se rendit rapidement compte que les planches étaient extrêmement glissantes et tellement vermoulues qu'elles devaient à peine supporter son poids. "Au moins, personne ne passera par là." pensa-t-elle en faisant demi-tour pour inspecter l'autre côté. D'ici on apercevait au fond de la pêcherie le bout d'un beaupré qui dépassait du mur. Le ponton devait sans doute mener au voilier amarré là. Dans le mur Nord était aménagée une ouverture suffisante pour faire passer une charrette. Elle distinguait vaguement une double porte en face de l'ouverture, mais le reste se perdait dans l'obscurité. Les gnomes (comme les elfes, d'ailleurs) avaient beau avoir les yeux sensibles et y voir aussi bien qu'un chat la nuit, dans l'obscurité totale c'était insuffisant. Elle ne s'y risqua pas. Il lui restait peu de temps avant que son déguisement magique ne s'évanouisse. Elle se dirigea vers la fenêtre proche de la double porte de l'entrée qui donnait sur la rue, à l'affût de bruits qui pourraient trahir des gardes. Lentement, précautionneusement, elle posa son oreille contre les planches, se concentrant au maximum ...
HAW!!!HAW!!WAWAWAWAWAH!!!RRRrrrRRrrRR!!WAWAWAWAH!!!

La gnome fit un bond magistral en arrière. Putain de clébard !!!! Son cœur avait bien du s'arrêter de battre pendant une seconde. Elle commença à s'éloigner et essaya de se redonner une contenance pendant qu'elle entendait à l'intérieur quelqu'un crier sur le chien et enlever le verrou.
"Bouh ! Ta gueule ! Ta gueule j'ai dit !!"
La porte s'ouvrit brutalement et un demi-orc aussi grand qu'une armoire émergea, un fléau aussi énorme que lui à la main. Son armure de cuir et son bouclier de bois avaient visiblement longuement servi, comme sa trogne en fait, qui était couturée de partout. Le chien suivait sur ses talons, les crocs découverts. Il se pencha sur elle et lui postillonna :
"Qu'est-ce tu fous là toi ? Tu faisais quoi, hein ? Tu venais fouiner ?!"
Martha se garda bien de répondre, son effet magique n'altérait pas la voix en fonction de l'apparence. Elle tituba, mis sa main à la bouche comme pour se retenir de vomir, et essaya d'émettre un borborygme aussi neutre que possible. L'un des nombreux avantages du déguisement en ivrogne.
"Allez, va gerber ailleurs, crotte de nez ! Dégage, où je lâche Bouh !" Il commença à brasser l'air avec son fléau pour étayer son argumentation. La gnome ne se fit pas prier. Elle se concentra pour zigzaguer et avoir l'air encore bourrée tant qu'elle n'avait pas tourné l'angle du mur. Une fois à l'abri, elle inspira profondément et essaya de contrôler ses genoux qui voulaient s'enfuir dans tous les sens. Le demi-orc et son mâtin avaient du retourner dans la pêcherie, elle ne l'entendait plus ricaner. Son déguisement magique s'évanouit pour laisser de nouveau place à l'alchimiste dépareillée.

Ses compagnons arrivèrent à sa hauteur, prêts à en découdre. Ils avaient été alertés par les braillements du demi-orc mais Martha n'ayant pas crié à l'aide, ils s'étaient approchés discrètement. La gnome leur fit rapidement son rapport.
"Une chance que tu te sois approchée pour espionner", fit remarquer Craig. "Si on avait essayé de crocheter la porte et de rentrer discrètement c'est lui qui aurait eu l'avantage". En effet, les demi-orcs tenaient de leurs monstrueux parents le don de voir dans le noir jusqu'à une douzaine de mètres. Les nains voyaient également dans le noir ; pour des raisons basiques de diplomatie, on évitait de faire une quelconque association entre les deux.

On rediscuta tactique. Fallait-il se séparer pour garder les différentes entrées et éviter ainsi que Gaedren s'échappe ? Non, on se savait pas à quel point l'ennemi était nombreux, et si un groupe se faisait déborder l'autre ne pourrait sûrement pas aller à son secours. Pendant que les autres débattaient des mérites comparés de la porte d'entrée principale et de la latérale, Richard était perdu dans ses pensées. Ce n'était pas l'envie de passer l'épée en travers du ventre de cette ordure qui lui manquait ; pourtant, il devait se résonner. Ce n'était pas la voie qu'il avait choisie. Lamm corrompait tout ce qu'il touchait, il répandait le fiel et l'amertume chez ses victimes, directes ou pas. Il ne se laisserai pas piéger ainsi. Il avait la confiance de sa déesse et il ne la trahirait pas.
"Avant toute chose, je veux qu'on soit bien d'accord.", les coupa-t-il. "Je suis un inquisiteur de la déesse de la justice, et ce soir je continuerai à faire mon travail. Chaque malfrat ici aura droit à sa chance de se rendre à la justice de Korvosa, Gaedren Lamm compris. S'ils se rendent, nous les ferons prisonniers et les présenterons aux juges. Ne nous abaissons pas à leur niveau."
Ils se regardèrent quelques secondes et approuvèrent l'inquisiteur, non sans grommeler pour Martha. Elle se rassura en pensant qu'il y avait peu de chances qu'aucun d'entre eux n'accepte de finir devant un tribunal pour une peine qui, de toute façon, les verrai finir sur le billot, ou dans un cachot moisi pendant de loooongues années pour les plus chanceux.

"Bien, allons-y"
L'oracle incanta puis toucha de sa main le bouclier de Richard qui se mit à briller, éclairant les alentours. Ensemble, ils s'avancèrent vers la porte de la pêcherie. L'inquisiteur, épée au clair, frappa lourdement sur la porte.
"Inquisiteur Herdinger, de Iomedae ! Ouvrez !!"



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Message  Nigel Loring Mer 16 Jan - 5:11

Si tu veux relire le dernier post en attendant la suite Hanni, j'ai rajouté des petits détails qui me sont revenus et j'ai amélioré quelques passages maladroits.

Je sais, c'est juste un amuse-gueule en attendant la suite :p

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Message  De Sombrelame Mer 16 Jan - 19:43

magnifique nigel on attend la suite !

tu devrais carrément publier un bouquin entier, sa rapporte de l'oseille si sa plait king

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Message  HannibalaTor Mer 16 Jan - 19:49

Je suis d'accord avec Sombre ! Ce qui n'arrive pas si souvent tongue
J'attends avec impatience la suite ; j'ai hâte que ce sagouin de Lamm paye ses dettes !

Je vous fais des bibis.

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Message  Nigel Loring Jeu 17 Jan - 7:42

Bin un bouquin ça me déplairait pas mais ça va poser des problèmes niveau droits d'auteur ^^
Entre Paizo qui est à l'origine du monde et du scénar, le meujeu qui le met en scène et les quatre autres couillons qui font le spectacle avec moi, je vous raconte pas le bordel :p

Bon vous avez de la chance, j'ai fait une fausse manip en écrivant la suite et j'ai posté le message incomplet, alors vous avez un bout en avance.

Enjoy Smile

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Message  Nigel Loring Jeu 17 Jan - 7:46

Les aboiements féroces se refirent entendre à l'intérieur. "Foutez le camp, si vous voulez pas de problème !" beugla la brute. Herdinger haussa un sourcil ; ce n'était pas le genre d'argument qui arrêtait les inquisiteurs. Il entreprit de défoncer la porte à coups de pieds : une fois, deux fois, trois fois. La porte finit par céder et il s'avança, bouclier en avant, dans la petite pièce d'entrée. En un rapide coup d’œil il évalua la situation. Un seul adversaire, un bureau et une chaise au milieu de la pièce, quatre portes. L'homme de main de Gaedren l'attendait fermement. Il eut un mouvement de recul et cligna des yeux devant la lumière vive du bouclier, mais n'en abattit pas moins son fléau sur l'intrus. Trop court ; les têtes à pointes d'aciers ricochèrent sur le bouclier. Il avait fait son choix. Richard leva à son tour son épée ; le demi-orc parvint lui aussi à parer le coup sans difficulté. Trop préoccupé par son adversaire, l'inquisiteur n'avait pas prêté attention au molosse. Celui-ci se jeta sur sa jambe, non protégée par la cotte de mailles, pour y planter profondément ses crocs. Mal lui en pris. Une corde d'arbalète claqua, et le carreau vint se ficher dans la gorge de l'animal qui recula aussitôt derrière le bureau en gargouillant.
Craig actionna instinctivement le levier d'amorçage de son arbalète et se remit en joue. Richard lui bloquait la ligne de mire sur le demi-orc mais il était prêt à allumer le premier qui passait à côté. Les rangers de la compagnie de Sable formaient un corps d'élite de Korvosa, le combat de rue était une de leurs spécialités. Savoir tirer au beau milieu d'une mêlée sans toucher leurs alliés faisait partie de l'entraînement de base. Petit à petit Richard gagnait du terrain sur le demi-orc. Celui-ci, voyant les coéquipiers de son assaillant envahir la pièce, appela à l'aide un certain "Yargin" et disparu par la porte de droite, aussitôt poursuivit par l'inquisiteur.

A peine passa-t-il l'encadrement qu'une deuxième voix lança une commande. Un trait d'acide fusa de la baguette que tenait un humain et s'écrasa à côté de la tête de Richard, faisant fumer le bois derrière lui. Pendant que Craig se décalait pour avoir un angle de tir sur la brute, Alandorn et Martha surveillaient les autres portes au cas où d'autres renforts surgiraient. La deuxième pièce, visiblement une chambre, n'avait pas d'autre issue. Rapidement les deux représentants de la loi prirent l'avantage et le demi-orc s'effondra avec un grognement. Richard se tourna vers sa nouvelle cible, qui agita vainement sa baguette magique dans sa direction ; cette fois-ci, rien n'en sortit. Fou de rage, il continua à secouer son instrument vers les intrus en jurant. L'inquisiteur avança sur lui, son épée pointant vers sa gorge.
"Au nom de Iomedae, rends-toi ! Si tu nous aides à attraper Gaedren Lamm, tu auras la vie sauve."
Le malfrat ne se le fit pas répéter. Il laissa prestement tomber sa baguette et leva les mains en signe de soumission. Herdinger l'inspecta rapidement. D'une quarantaine d'années, il avait une expression hautaine et méprisante qui inspirait tout sauf la sympathie et la confiance. Il avait l'air mauvais perdant, il faudrait le tenir à l’œil. Ses riches vêtements juraient avec la mode actuelle (ils devaient bien avoir deux décennies de retard), et ses cheveux blonds tirés en arrière devaient tenir plus par la saleté que grâce à une quelconque crème capillaire.
"Tu vas nous mener à son repaire, et pas d'entourloupe. Il n'y aura pas de seconde chance".
Il balbutia quelque approbation puis passa dans le bureau, les mains toujours en l'air et l'épée de Richard pointée dans son dos. Martha le reconnu aussitôt.
"Tiens, salut Yargin. Comment va, vieux pervers ?" lui lança-t-elle avec un sourire mauvais. Yargin ne répondit même pas ; tout en fuyant son regard, il continua vers la porte en face de lui. "Yargin Balko", poursuivit-elle pour ses compagnons. "Son bras-droit, son ombre, sa mauvaise conscience - comme s'il en avait besoin d'une deuxième - , son assistant pour toutes ses basses besognes ... enfin, tout ça quoi. Son petit plaisir c'est de s'occuper des récalcitrants, et il se contente pas de les cogner." Elle cracha par terre. "S'il est là, l'autre doit pas être loin."



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Ils se regroupèrent derrière lui.
"Ouvre."
Yargin s'exécuta, poussa la poignée, ouvrit la porte et ... partit comme une flèche, beuglant "Choppez-les ou vous allez goûter de mon fouet, bande de larves !!". Poussant un juron, Richard se lança à sa poursuite. A peine avait-il passé la porte à son tour que deux lames jaillirent à côté de lui. La première ripa sur son bouclier mais la deuxième toucha la gorge, pas loin de la carotide. Pendant que, titubant, il tentait de comprendre ce qu'il venait de se passer, une petite forme sauta de la caisse où elle était perchée en ricanant et se précipita elle aussi vers le fond de la pièce.


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Message  HannibalaTor Jeu 17 Jan - 14:33

Hello Nigel,

La suite, la suite !!!
Qu'il crève ce porc de Lamm ! lol Laughing

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Message  Nigel Loring Ven 18 Jan - 8:51

Martha s'attendait à un coup fourré de Yargin, mais ni aussi tôt ni aussi bien préparé. A la méthode et aux ricanements l'autre homme de main devait probablement être Gruller Croche-jarret. Un gnome de main en l'occurence. Ça lui ressemblait bien, de se planquer en attendant qu'une cible passe à sa portée et de trancher là où ça faisait mal. Elle hésita une fraction de seconde à passer elle aussi dans l'autre pièce ; peut-être qu'un acolyte du gnome se tenait de l'autre côté, prêt à frapper de la même manière. Craig n'eut pas ces scrupules et la devança. Lui savait que s'ils avaient été plusieurs à les attendre, ils auraient certainement profité de l'effet de surprise jusqu'au bout en éliminant d'entrée un des ennemis. La gnome, prenant son courage à deux mains, suivit l'écuyer, une bombe à la main.

Tout se passa très vite. Craig eut un temps de flottement en balayant la salle du regard. La lumière projetée par le bouclier de Richard faisait danser des ombres sur tous les murs. Des formes bougeaient un peu partout : des gosses ! Il décrispa la main qui actionnait le déclencheur, cherchant frénétiquement les fugitifs ... là ! Sur sa droite, un gnome qui se frayait un passage à grands coups de coudes ... et un peu plus loin, une porte déjà ouverte. Il ajusta son arbalète et tira. Le carreau s'enfonça avec un bruit sec dans les planches, un peu au dessus du gnome. Il grimaça ; les enfants le déconcentraient, il ne voulait pas risquer de faire des victimes innocentes. Derrière, Martha rongeait son frein. Avec la présence des gosses, impossible pour elle d'utiliser ses bombes, et elle était loin d'être suffisamment compétente à l'arbalète pour s'y risquer ici. Il était hors de question qu'elle sacrifie ses anciens compagnons d'infortune, même pour Lamm. Elle mit ce moment à profit pour observer rapidement la pièce. Elle était assez vaste ; des meubles occupaient les angles sur la gauche, et une grosse cuve en pierre qui prenait pratiquement tout le côté droit répandait une odeur immonde. La double-porte en face était toujours fermée. Des gosses sales, maigres, malades, étaient éparpillés un peu partout. Ils devaient probablement dormir à même le sol. Elle se souvint de l'ordre lancé par Yargin en s'enfuyant. Les enfants hésitaient, se serraient les uns contre les autres, certains commençant à sangloter. Les plus grands, voyant ses deux compagnons lourdement armés, devaient légitimement se demander qui d'eux ou de leurs persécuteurs étaient les plus dangereux. Aucun d'eux ne moufta.

Au même moment, Richard reprit ses esprits et se lança de nouveau derrière les malfaiteurs. Voyant que des enfants bloquaient le passage jusqu'à la sortie et n'ayant aucune envie de les piétiner, il sauta sur le rebord de la cuve pour prendre le raccourci. Mauvaise idée, comprit-il fugacement, quand sa botte glissa sur la substance visqueuse qui recouvrait les bords de la cuve. Il tomba lourdement dedans et commença à se débattre. La répugnante mixture était visiblement composée, entre autres, de restes de poissons faisandés. Les autres ingrédients, Richard n'avait aucune envie de savoir ce que c'était. Il se remit péniblement sur ses pieds, tenta vainement de s'essuyer le visage ; des morceaux de barbaque s'étaient infiltrés partout, sa bouche, son nez, et des arêtes le chatouillaient à l'intérieur des vêtements. N'y tenant plus, il s'appuya sur le rebord et vomit sa collation de la soirée. Alandorn fut assez bon pour venir l'aider à se tirer de ce mauvais pas.

Pendant ce temps, on entendait des pas précipités dans ce qui semblait être un escalier, puis, plus loin, un grincement de porte.
"Gruller, petit salaud, attends-moi !" La voix de Yargin. Craig s'approcha de la porte, jeta un œil par l'ouverture. La silhouette de Yargin se dessinait devant lui, en contrebas. Personne autour, cette fois-ci. Il tira au moment où il disparaissait mais entendit nettement son cri de douleur. Il ne put distinguer pas grand chose d'autre. Cette salle avait l'air au moins deux fois plus grande que la précédente. D'où il était, un escalier plongeait dans les ténèbres, avec, au bout, la porte encore entrebâillée d'où sortait un rai de lumière. Des mouvements et des murmures trahissaient d'autres enfants. Pendant que l'écuyer appelait l'elfe pour avoir de la lumière, Martha se dirigea vers la double porte et en ôta la barre de bois qui la maintenait fermée. Elle ne put réprimer un sourire amusé en passant devant l'inquisiteur ; "Au temps pour la prestance" songea-t-elle en se remémorant l'impression qu'il lui avait faite chez Zellara.



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Le plan de la pêcherie, pour plus de lisibilité


La double-porte donnait bien sur l'espace couvert qu'elle avait repéré un peu plus tôt. Elle sortit, une bombe prête pour le premier qui essaierait de s'enfuir par ici. L'abri se prolongeait sur sa droite et finissait lui aussi par un escalier. Tout au bout, elle percevait de la lumière. Dès qu'Alandorn l'eut rejoint ils recommencèrent à avancer, eux deux à l'extérieur, Richard et Craig par l'intérieur. La lumière qui trahissait la présence des malfrats avait disparu avec un claquement sonore. La gnome et l'elfe se dépêchèrent de descendre l'escalier, et furent rejoint par leurs deux compères en bas. Curieusement, l'escalier donnait sur un cul-de-sac. En tâtant les parois de bois à la recherche d'un artifice, ils trouvèrent rapidement le truc : la paroi du fond se soulevait pour donner sur le fleuve. Une barque était certainement attachée ici. Martha poussa les autres sans ménagement.
"Craig, tiens-moi les pieds !"
Avant qu'il n'ait pu réagir, elle se jeta à plat-ventre et passa la tête par l'ouverture. Elle les voyait un peu plus loin, dans la barque, ramer vers ce qui semblait être une cabane sous la pêcherie. Ils étaient encore à portée ... Maintenant, elle pouvait enfin l'utiliser ! Gruller l'avait aperçue : il cria en direction de la cabane : "Gaedren !! Ils sont venus pour toi ! Grouille, on se casse !"
Martha enrageait. S'ils s'échappaient maintenant, c’en serait fini.
"Plus bas !!"
Elle avait maintenant tout le tronc qui pendait au dessus de l'eau. Fallait pas qu'elle se rate, elle n'aurait probablement pas d'autre occasion. Elle visa soigneusement la barque et lança sa bombe. La flasque fila entre les poutres de soutènement pour s'écraser contre le gnome. L'explosion ne couvrit pas le cri de joie de l'alchimiste. Gruller avait été déchiqueté, ses restes pendaient lamentablement à cheval sur la barque ; Yargin, déjà blessé, avait visiblement succombé au souffle : il ne bougeait plus. La barque cogna contre un des pilotis alors que les requins arrivaient déjà sur la scène pour parfaire le carnage.
"Bwahahahahaha !! Dans ton cul, Yargin ! Bande de salopards !! J'vous ai niqué !"
Craig et Richard la remontèrent alors qu'elle gigotait encore dans tous les sens, exultant.
"Il reste encore Gaedren." la coupa l'inquisiteur, et il était plus sérieux que jamais.
"Ouais." Elle se remit debout, l'air aussi mauvais que déterminé. Lui non plus, elle allait pas le louper.
Craig se pencha à son tour pour évaluer la situation. Il n'y avait visiblement pas d'autre barque et le voilier amarré devant eux avait l'air de tenir uniquement grâce au bâtiment. Gaedren ne pourrait pas s'enfuir par le fleuve. La barque était trop loin pour eux, pas moyen de la récupérer d'ici. Quant à y aller à la nage, les requins bloquaient toute tentative.



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Ce qui attend ceux qui se risquent à l'eau ...


Ils firent rapidement demi-tour et se séparèrent : pendant que certains fouillaient la pêcherie pour trouver un passage à l'étage inférieur, sans succès, les autres montaient la garde pour éviter qu'il ne s'échappe. Finalement ils résolurent de défoncer à l'aide d'une hache qu'ils avait trouvée à l'intérieur une partie du mur de planches près du niveau de l'eau. Ils passèrent sous la zone de chargement couverte et se mirent à l’œuvre ; la pêcherie était ancienne et ses murs fatigués, il ne leur fallu pas longtemps pour dégager une ouverture suffisante pour passer. Un à un, ils s'introduisirent dans le repaire de Gaedren. D'où ils étaient, ils voyaient la majeure partie de la "cabane" : un simple plancher aux lattes disjointes, avec au centre un trou donnant directement sur le fleuve ; un chemin large pour une seule personne en faisait le tour, sauf de leur côté qui était plus large. Sur leur droite quelques planches formaient un semblant de pièce à part, sans doute ce qui lui servait de chambre. Le tout était mal éclairé par quelques lanternes faiblardes accrochées au mur.

Gaedren les attendait, à l'autre bout de sa planque, une arbalète de poing dans sa main droite. La terreur des orphelins de la ville était un homme aigri qui avait mal vieillit. Sa peau qui tirait sur le gris, ses cheveux filasses, ses yeux jaunes, jusqu'à sa jambe gauche qui le faisait boiter, tout en lui évoquait au mieux la médiocrité. Comment un décrépi pareil pouvait-il nuire autant ? Martha avait beau connaître la réponse, le simple fait de le revoir aussi miteux réenclenchait en elle toujours les mêmes questions. Le sadisme, la manipulation ... dans le milieu, c'étaient souvent les mieux fournis à ce niveau là qui étaient les plus "respectés". Et Gaedren avait du sadisme à en revendre. S'il le pouvait, il aurait réellement fait fortune avec.



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Son regard se porta sur le trou ménagé au centre de la pièce. Le reste supérieur d'un enfant pendait là, les entrailles à l'air, accroché à une chaîne. Une poulie était fixée au plafond et devait permettre de descendre le corps dans le plan d'eau. Martha avait déjà vu le crocodile de Gaedren ; elle l'avait aussi entendu appeler par son petit nom, "Gobe-entrailles". Elle avait entendu les autres enfants spéculer sur le sort réservé à ceux qui faillaient. Elle avait toujours cru à des rumeurs. Avait-on vraiment besoin de faire bouffer un gosse par un crocodile quand on voulait le tuer ? Ses mains commençaient à trembler. "Que l'inquisiteur aille se faire foutre, je vais le crever, qu'il se rende ou pas." Elle essaya de se contrôler et articula avec peine :
"Faites gaffe. Son crocodile doit pas être loin."

Les autres aussi avaient vu le corps, ou tout du moins ce qu'il en restait. Il s'approchèrent lentement, les dents serrées. Deux de chaque côté. Gaedren les fixait à tour de rôle. Son expression trahissait ses pensées. Il semblait en reconnaitre certains, se demander sincèrement ce qu'il avait bien pu faire à d'autres ; il grimaça quand il reconnu l'inquisiteur. Sale engeance, il aurait mieux fait de se débarrasser de lui plus tôt.
"Bienvenus dans mon humble demeure", fit-il avec une légère courbette, sans toutefois les quitter des yeux. "Vous m'avez l'air de ... mmh ... gens compétents, que diriez-vous de bosser pour moi ? Je paie bien ... Bertha, comment va depuis la dernière fois ? Tu t'es bien remise, on dirait."
Martha ne releva même pas. Lamm ne pensait rien de tout ça, il cherchait juste à les pousser à la faute. Ce fut un Herdinger livide qui répondit à sa place :
"- Gaedren Lamm, au nom de Iomedae, voici ton unique chance de te rendre ! Pose ton arme MAINTENANT, ou tu ne sortiras pas d'ici vivant."



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Message  Nigel Loring Ven 18 Jan - 9:02

argh ... désolée, j'ai pas pu finir. D'abord je dors et après je finis tout ça, promis.

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Message  Nigel Loring Dim 20 Jan - 8:36

"Me rendre ? Inquisiteur, vous êtes trop bon.", répondit Lamm d'un ton sarcastique. Son expression redevint mauvaise quand il poursuivit :
"Me rendre ... je ne crois pas, non. Allez au diable, tout ceci est à moi, et ce n'est pas une bande de bouseux comme la vôtre qui va ruiner mes affaires !"
Une partie d'Herdinger ne put s'empêcher d'être satisfaite ; il allait enfin pouvoir se venger, après tout ce temps ...

Personne n'avait remarqué les remous qui agitaient la surface de l'eau. Gaedren leva son arbalète mais, plutôt que de viser ses adversaires, décocha son carreau dans la créature en train de faire surface. Touché dans le flanc, le crocodile devint fou de rage et sauta violemment sur la personne la plus proche. Craig fit un bond en avant pour éviter les mâchoires qui allaient se refermer sur sa jambe, tandis que Martha se recula à distance respectable. De l'autre côté, Richard chargea Gaedren et abattit rageusement son épée sur lui. Malgré son état, Lamm restait expérimenté ; il parvint à esquiver la plus grosse partie du coup et s'en sortit avec une estafilade sur la cuisse.
Pendant ce temps, Alandorn jaugeait la situation. Dans l'immédiat, le crocodile furieux avait l'air bien plus dangereux que son maître. Il incanta, se concentrant sur la bestiole. Instantanément, le crocodile se détourna des intrus et replongea aussitôt à l'eau. Ils ne le revirent plus. L'elfe sourit intérieurement : le sortilège de peur présentait l'avantage de ne pas dépendre du langage, il pouvait donc affecter aussi les animaux. L'effet était bref mais avec sa blessure, il doutait que les requins le laissent revenir si facilement.

Gaedren, voyant son crocodile fuir le combat, l'insulta vigoureusement. Il comptait sur Gobe-entrailles pour faire le plus gros du ménage chez les intrus. Sans lui, seul contre quatre combattants motivés, il n'avait aucune chance de s'en tirer. Martha, un peu en retrait, hésitait. L'inquisiteur n'avait pas l'air prêt à lâcher Lamm. Pourtant, il n'était pas question qu'elle ne participe pas à son trépas. Pas après tout ce qu'il lui avait fait subir, ou tout ceci lui laisserait un goût amer. Elle lança sa bombe intentionnellement à côté dans l'espoir d'éviter de prendre Richard dans le souffle. Si la manœuvre réussit et blessa uniquement son ancien tortionnaire, la bombe se brisa précisément sur la fenêtre barricadée, faisant à moitié voler en éclat les planches moisies. La gnome comprit aussitôt son erreur et sentit son estomac se nouer. Allait-elle être responsable de la fuite de cet enfoiré à cause de son égoïsme et sa rancune ?

Gaedren profita de cette échappatoire inespérée, sauta à travers la fenêtre en brisant les dernières planches au moment même où Craig, ayant retrouvé son équilibre, lui tirait dessus. Il y eut un cri général de frustration ; les quatre assaillants se ruèrent à leur tour vers l'ouverture. Richard d'abord puis Craig disparurent, Martha et Alandorn suivant avec plus de difficultés. Ils escaladèrent péniblement la berge pour se retrouver devant un étrange spectacle. L'inquisiteur et l'écuyer faisaient face à une forme encapuchonnée armée d'une arbalète. Entre eux, Gaedren gisait, littéralement cloué au mur de sa pêcherie par un carreau qui lui transperçait le poumon. Un râle s'échappait encore de sa bouche. Calmement, Craig s'approcha, pointa son arbalète sur son crâne, et pressa le déclencheur.

Le nouvel arrivant observait le groupe, mal à l'aise. Il ne savait pas trop comment réagir face à deux représentants de la loi. Ça avait beau être Gaedren Lamm, bandit notoire, n'importe qui n'était pas censé s'accaparer les pouvoirs des forces de l'ordre. Et s'il leur prenait l'envie de creuser un peu sur son compte il avait pas le cul sorti des ronces.
Herdinger s'avança, l'épée baissée.
"- Nous vous remercions pour votre aide. Un peu plus et il nous échappait.
- Tout le plaisir est pour moi.
- Je me présente : Richard Herdinger, inquisiteur de Iomedae. Puis-je vous demander ce que vous faisiez ici ? Le secret de sa cachette était censé être bien gardé."
Le nouveau hésita quelques secondes. Devait-il être franc avec lui ? Il n'avait jamais appris à mentir, il basait son salut uniquement sur sa discrétion. Et en face de lui, un professionnel ... tant pis, il se jeta à l'eau.
"- Je suivais ses sbires depuis quelques temps. J'ai de bonnes raisons de lui en vouloir, je suis un de ses anciens agneaux." Il releva son capuchon et écarta son écharpe pour laisser apparaître une cicatrice semblable à celle de Martha. Celle-ci précisa à l'adresse des autres :
"C'est comme ça qu'ils appellent les gosses qu'ils kidnappent. Les agneaux de Lamm. Ils devaient trouver ça spirituel, je suppose. Et la procédure de licenciement, je confirme."
Elle exhiba en retour son cou pour finir de les convaincre.
"- Ravie de faire ta connaissance, petit frère. Et merci pour le coup de main, ça m'aurait fait mal de voir cette enflure s'enfuir dans la nature. Moi c'est Martha.
- Goren. Euh ... enchanté aussi."

Pendant qu'ils finissaient les présentations Martha l'observa un peu plus attentivement, essayant de se souvenir si elle l'avait déjà croisé. Goren était un jeune homme, peut-être à peine plus vieux que Craig. Un petit gabarit, de taille moyenne et fluet. L'air méfiant et peu assuré de quelqu'un qui s'est fait dominer des années. Une tête quelconque mais pas désagréable, une tignasse brune assez courte, trois poils au menton ; aucun trait particulier dégageant une ascendance précise - sûrement un bâtard. Difficile de savoir avec ça s'ils s'étaient déjà vus : ptet bin, ptet pas. Elle repensa à son nom : Goren tout court. Le nom de famille était le privilège de ceux qui avaient une naissance suffisamment noble, ou au moins un clan à qui se raccrocher. Peut-être un jour serait-elle Martha de quelque chose.

Ils retournèrent dans la pêcherie. Il faudrait s'occuper de tous ces gamins, Goren ne serait pas de trop. En repassant dans l'entrée ils entendirent les gémissement du molosse tapi sous le bureau. Alandorn s'approcha précautionneusement, retira le carreau d'un geste sec, puis incanta et posa sa main sur l'animal. Les saignements au niveau de la blessure cessèrent mais il ne le guérit pas pour autant. Ils ne savaient pas s'il allait recommencer à les attaquer, mieux valait qu'il se tienne tranquille. Ils firent le tour des pièces, histoire d'être sûrs qu'il n'y ait pas d'autre homme de main de Gaedren. Quant aux enfants, ... la plupart étaient terrorisés par les inconnus en partie éclaboussés de sang. Les autres avaient appris à être méfiants, d'autant plus qu'ils n'étaient pas encore sûrs que Gaedren soit vraiment fini. Et surtout ils ne savaient pas dans quelles mains ils venaient de tomber, maintenant. Le groupe se mit rapidement d'accord sur leur sort : il était hors de question de les livrer à eux-même ici, ils les amèneraient à un orphelinat d'Abadar. Mais avant de partir il fallait finir de fouiller le repaire et décrocher le cadavre. Ils s'occuperaient des cadavres des hors-la-loi plus tard. Goren se proposa pour surveiller les gosses.

Les autres redescendirent dans le repaire de Lamm. Alandorn, en tant qu'oracle de Pharasma, entreprit de détacher le corps de l'enfant qui tournait lentement sur lui-même. Il s'approcha du bord, saisit la chaîne, quand le visage livide passa devant ses yeux.
"Non ..."
Au ton de sa voix ses compagnons se retournèrent vers lui. L'oracle était figé, des larmes ruisselaient sur ses joues pâles. Il ne quittait pas le cadavre des yeux. En s'approchant, on pouvait distinguer ses oreilles pointues d'elfe, et leurs cheveux avaient la même couleur.
"Non !"
Trois jours. Il était embaumeur, il savait de quoi il parlait. Elle avait disparu depuis des mois et il la retrouvait trois jours trop tard. Craig et Richard décrochèrent la chaîne et attrapèrent ce qu'il restait du corps. Alandorn le prit délicatement dans ses bras, le serra contre lui en sanglotant.
"Alika, Alika ..."
Ils le laissèrent avec sa peine. S'ils compatissaient tous au chagrin de l'elfe, il y avait quelque chose de plus dans le regard de Richard. Il lui restait encore une dernière chose à éclaircir.

Ils commencèrent à fouiller la pièce. D'innombrables objets aussi divers que variés étaient empilés dans le coin par lequel ils étaient entrés. Des assiettes de porcelaine ébréchées, un écu dans lequel était planté un carreau, de vieux couverts en argent oxydés, des gobelets d'étain tordus, ... un bric-à-brac invraisemblable qui servait visiblement de dépotoir de tous les objets sans valeur qu'avaient rapportés les agneaux de Gaedren. Ils délaissèrent ce tas sans intérêt pour passer dans ce qui servait en même temps de chambre et de bureau à Lamm. La pièce empestait le chacal, ça changeait de l'odeur de poisson faisandé du reste de la pêcherie. Le matelas était moisi, les plats qui s'empilaient sur la table ronde sales. Des cafards couraient de l'un à l'autre quand ils approchaient la lumière. Dans un coin, une penderie garnie de vieux vêtements fatigués et surmontée d'une boîte à chapeau attirait quelques mouches. Un coffre de bois renforcé était posé au pied du lit, protégé par une vieille serrure piquetée de rouille.

Ils commencèrent par s'attaquer au coffre ; une des clés qu'ils avaient ramassées sur Gaedren correspondait à la serrure. Le butin était réparti dans plusieurs sacs. Certains contenaient la menue monnaie, en pincées de cuivre et écus d'argent. D'autres étaient remplis de ce qui était probablement ses trésors, scrupuleusement enveloppés dans du tissu : des bijoux divers, un lingot d'or frappé aux armes du Chéliax, des statuettes ornées de pierres précieuses (dont une hautement réaliste et hautement scandaleuse figurine d'ivoire représentant deux succubes enlacées), des armes exotiques. Martha piocha un petit paquet ; c'était un anneau d'argent tout simple, avec une inscription à l'intérieur. Une alliance ? Avant qu'elle n'ait pu la lire, Herdinger lui avait quasiment arraché l'anneau des mains. Elle s'apprêtait à râler mais l'expression sur son visage l'en dissuada. Il vérifia l'inscription gravée sur l'anneau : "Pour Emma, la lumière dans mes nuits". En un instant, toute l'armure sinistre et autoritaire de l'inquisiteur de Iomedae s'évanouit, mais cette fois-ci Martha n'avait aucune envie d'en rire. Ne restait plus que l'homme avec son chagrin et son amertume. Les larmes lui montaient ; il ferma les yeux quelques secondes, se força à déglutir.
"Je garde ceci.", dit-il d'une voix blanche. Personne n'eut l'idée de relever.

Pressé d'en finir, il se remit au déballage des trésors de Gaedren, bientôt imité par les autres. Il trouvèrent en plus un symbole sacré en nacre de Shelyn, la déesse de l'amour et des arts, quelques fioles magiques et une baguette d'obsidienne. Le dernier sac contenait un seul objet, emballé dans un morceau de soie. Intrigués, ils défirent le cordon. C'était une broche exquise, finement ciselée mais au fermoir cassé. Elle représentait un pseudo-dragon à l’œil d'améthyste et un imp à l’œil d'émeraude enroulés dans une sorte de symbole yin-yang. Elle devait bien valoir à elle seule autant que le reste du coffre. Richard ne put s'empêcher d'être impressionné.
"Je crois que ce bijou appartient à la reine. Je l'ai vue avec lors d'un défilé."
Craig et Martha lui lancèrent un regard incrédule. Comment un bijou de la reine aurait-il pu tomber entre les mains d'un type pareil ? Gaedren ne chassait pas le gros poisson. Ils analyseraient tout ceci plus tard, à tête reposée.

Alors que les autres s'apprêtaient à repartir, Richard fit un dernier tour de la pièce. Quelque chose clochait. Les mouches, pensa-t-il finalement. Pourquoi ne tournaient-elles pas autour des restes de repas sur la table ? Ils se dirigea vers la penderie, inspecta les vêtements. Rien. Il prit la boîte à chapeau, inhabituellement lourde. Il eut un mouvement de recul en l'ouvrant. Martha et Craig s'approchèrent, curieux. Ils eurent le même réflexe de dégoût, mais plus encore de surprise. En lieu et place d'un chapeau se trouvait une tête. Elle devait bien se trouver là depuis quelques semaines, à voir son état de décomposition, mais le doute sur sa propriétaire n'était pas permis.

Zellara. Lamm avait visiblement rajouté un maquillage criard dans l'espoir d'estomper les effets de la décomposition, sans succès. Au fond, il y avait une boîte de bois. Richard plongea la main pour l'attraper, sans pouvoir retenir une grimace. Dans la boîte en bois, le jeu de tourment familial. Ils se regardèrent un long moment, déconcertés. Pas plus l'inquisiteur que les deux autres n'avaient d'explications à apporter. Décidément, il faudrait réfléchir à tout ça plus tard.

Il était temps d'y aller. Alandorn avait enveloppé la dépouille de sa fille dans sa cape. Il la porterait jusqu'à la cathédrale de Pharasma. Ils rejoignirent Goren et ses anciens condisciples. Les organiser pour sortir ne fut pas une mince affaire. Certains refusaient de partir, craignant toujours la colère de Lamm ou de ses sbires ; d'autres pleuraient dans leur coin ; d'autres encore, à leur regard, cherchaient la moindre opportunité pour s'évanouir dans les rues. A force de diplomatie, de patience et de persévérance, ils regroupèrent la cinquantaine de gamins et sortirent de la pêcherie, direction l'orphelinat d'Abadar, au sud de la ville.

Le troupeau insolite avançait dans les ruelles sombres. Il fallut un petit moment aux compagnons pour mettre le doigt sur le malaise qui grandissait en eux. Une lueur rouge éclairait le ciel vers le Nord, sûrement un incendie qui s'était déclaré. Ça n'expliquait pas la rumeur qui grossissait au Sud. Des lumières s'allumaient dans les immeubles, des gens sortaient dans la rue. En débouchant sur une plus grosse artère ils tombèrent sur un attroupement de badauds regroupés autour d'un héraut de la ville.
"LE ROI EST MORT !! LONGUE VIE A LA REINE !" criait-il en tentant de se frayer un chemin dans la rue pour continuer à annoncer la nouvelle.
"Qu'on la pende plutôt !!", "Que cette putain usurpatrice crève !"
Des poings commençaient à se lever dans la foule, des hommes au visage déformé par la fureur ramassaient des bâtons, des lattes de bois, tout ce qui pouvaient leur tomber sous la main et s'excitaient mutuellement. D'autres lueurs rouges apparaissaient les unes après les autres dans le ciel de Korvosa. Des émeutes éclataient dans toute la ville.



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La ville devient folle

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